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Quelle fête des Mères pour les femmes du réseau de la santé et des services sociaux?

Photo: Archives
Comité des femmes du Conseil provincial des affaires sociales - Collaboration spéciale

Monsieur le Premier Ministre Legault,

Je n’aurais jamais cru écrire un jour cette lettre ouverte au sujet de la fête des Mères afin de vous faire prendre conscience de l’impact de vos décisions sur la population.

Comme toutes les mères du Québec, j’aurais aimé vivre un moment en famille, mais la pandémie qui sévit partout sur la planète en a décidé autrement. En même temps, vous avez également fait des choix qui ne me permettront pas non plus d’être joyeuse en cette journée. Pourquoi? Eh bien, tout simplement parce que nous sommes toutes épuisées, déçues, en colère et j’en passe.

Quand j’ai choisi de venir travailler dans le secteur public, je ne m’attendais pas à être traitée de la sorte, je ne m’attendais pas à devoir me battre pour mon contrat de travail, je ne m’attendais pas à me sentir exploitée, à être délestée, à ne pas être reconnue dans mes tâches au quotidien.

Jusqu’à présent, votre gouvernement a choisi de ne pas nous prendre au sérieux et de ne pas considérer nos opinions. Il a décidé de nous bâillonner par arrêtés ministériels, de nous empêcher de vous partager notre réalité afin d’améliorer la situation.

Il a fait croire que nous étions des anges tout en nous coupant les ailes, car il n’était pas aussi présent pour nous que pour le reste des travailleuses et travailleurs des autres secteurs essentiels.

Je suis une préposée aux bénéficiaires, une agente administrative, une auxiliaire aux services de santé et sociaux, une infirmière, une éducatrice spécialisée, une travailleuse sociale, une technologue en physiothérapie, une ergothérapeute, une préposée en retraitement des dispositifs médicaux, une préposée à l’entretien ménager, une aide de service, une préposée aux services alimentaires, une buandière, une secrétaire médicale, une psychologue, une assistante en réadaptation, une orthophoniste… Je suis l’une de ces femmes qui travaillent dans l’ombre jour après jour.

Comme toutes les femmes du réseau aujourd’hui, j’ai peur d’avoir une santé mentale plus fragile, d’être vulnérable, de ne plus savoir où sont mes limites, d’être surchargée psychologiquement encore plus qu’à l’habitude parce que je suis une femme. Parce que je suis une femme et pas seulement une mère, je me permets de prendre la parole afin que vous nous écoutiez, afin que vous nous preniez au sérieux, afin que vous vous souveniez du rôle que nous occupons dans la société.

En cette journée de la fête des Mères où je devrais être heureuse de célébrer avec mes enfants, je n’ai même plus la force, le temps et la possibilité de concilier mon travail avec mes responsabilités familiales. Je n’ai même plus la force de croire que vous allez reconnaître que les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux sont un trésor inestimable.

Signé :

Le Comité des femmes du Conseil provincial des affaires sociales (SCFP-FTQ), au nom des petites-filles, amies, sœurs, tantes, cousines, confidentes, filles, voisines, mères, grands-mères et proches aidantes qui travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux

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