Montréal et Londres, même combat

Qu’est-ce qui fait et défait une métropole?

Le magazine The Economist a récemment publié un dossier spécial sur Londres, sur le passé, le présent et l’avenir de la ville, et qui aborde différentes problématiques, du développement économique aux questions d’urbanisme en passant par l’intégration des immigrants, entre autres. La similarité avec les défis auxquels fait face Montréal – toutes proportions gardées – est frappante, ainsi que la relation amour-haine que chacune entretient avec le reste du territoire dont elles sont les pôles économique et culturel.

Certaines solutions qui ont donné des effets là-bas pourraient facilement être appliquées ici. Pris avec une ville où la voiture prenait trop de place, le maire Ken Livingstone, élu en 2000, a mis en place différentes mesures afin de redonner un peu d’espace aux piétons et favoriser d’autres modes de transport. Un péage a été introduit pour les voitures entrant au centre-ville, ce qui a réduit la congestion routière. Les trottoirs ont été élargis. Des places piétonnières ont été créées, dont un côté du célèbre Trafalgar Square, toujours dans le but d’encourager les citadins et les visiteurs à se réapproprier la ville.

Le maire actuel, Boris Johnson, a ensuite implanté le Bixi – mieux adapté au climat londonien qu’à celui de sa ville d’origine – dans le but d’encourager le transport alternatif. Ici, le tramway pourrait servir de complément au vélo libre-service pendant la moitié froide de l’année.

Le magazine cite une sommité en urbanisme qui se dit malgré tout peu impressionnée par les progrès réalisés par Londres ces dernières. Il mentionne New York, qui a entièrement «piétonnisé» Times Square et Madison Square, et dont il vante le réseau cyclable. Londres, comme Montréal, pourrait pousser plus loin en toutes ces matières. Pourquoi n’y arrive-t-elle pas?

The Economist estime que le problème en est un de gouvernance. «Alors que le maire de New York est tout-puissant, celui de Londres partage le pouvoir avec 32 arrondissements, qui ont souvent des agendas conflictuels. Les visions se réalisent difficilement sans pouvoir réel» (ma traduction).

Ça vous rappelle quelque chose?

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Un autre angle intéressant du dossier porte sur la principale menace qui pèse sur Londres, à savoir sa relation avec le reste de l’Angleterre. La métropole est tiraillée entre son statut de ville globale et son rôle de poumon pour le reste du pays. Des rivalités improductives s’en suivent, et Londres est blâmée pour les problèmes des autres régions, même si elle est une cause d’enrichissement pour toute l’Angleterre. On note aussi que les Londoniens, incluant les natifs, sont plus favorables à l’immigration que le reste du pays.

Ça vous fait encore penser à quelque chose?

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Un dernier passage fait réfléchir: «Ce qui arrivera ou non à Londres sera en partie déterminé par les forces économiques et sociales qui passent à travers l’Histoire, et en partie par les électeurs et les bureaucrates (…). Ils devront traiter Londres avec soin, puisque l’écosystème d’une ville est délicat. S’il commence à décliner, personne ne le saura avant qu’il soit trop tard.»
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Le premier papier sur l’aménagement de l’espace public de Londres est ici, celui sur les dangers auxquels elle fait face est ici, et l’ensemble des textes du dossier peut être trouvé ici.

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