La confession de Pierre Poutine

Nous avons réussi à obtenir une confession du vrai Pierre Poutine, responsable des fameux appels automatisés («robocalls») utilisés par des gens du Parti conservateur pour gagner les élections illégalement.

Mon nom est Poutine, Pierre Poutine. Je suis responsable des appels destinés à aider les députés conservateurs à sauver l’unité canadienne. J’habite sur la rue «Séparatiste» à Joliette. On dit que ma vie semble truffée de blagues sur les Québécois imaginés par des enfants du primaire de l’Alberta, élevés par des parents et un peu racistes. C’est complètement faux!

Je suis né à l’hôpital Saint-René-Lévesque-des-Sales-Péquistes en 1977, la même année que la Loi 101, mise sur pied par les méchants Québécois francophones dans le but de torturer les gentils anglophones en leur faisant connaître une langue inutile qu’ils ne connaissaient pas. Sans oublier que cela forçait les pauvres immigrants à parler la langue de la nation qu’ils ont choisie!

Ensuite, j’ai fréquenté l’école primaire Notre-Dame-de-l’Avortement, une école progressiste d’Hochelaga. Tout le long du primaire, on m’a ridiculisé en raison de mon nom de famille, ce qui fait que j’ai fini par haïr profondément les petits Québécois.

Ensuite, passage anonyme au secondaire, au Don Cherry High School de Pointe-Claire.Magnifique! Personne ne riait de mon nom, parce que les autres étudiants ne connaissaient même pas la signification du mot «poutine»!

L’université ou le cégep, c’est pour les snobs séparatistes qui savent lire et écrire. Je me suis donc engagé dans l’armée, l’historique Régiment Dead-Pea-Soup, qui avait déjà traversé deux guerres mondiales à se battre uniquement à l’aide de couteaux et de lance-pierres, mieux connu en français sous le nom de 13e  Brigade francophone de chair à canon. 

Soldat et élève médiocre, fier patriote canadien, j’ai décidé de devenir militant du Parti conservateur. Enfin un courant d’idées dans lequel je pourrais me reconnaître : aucune décision prise en considérant les Québécois, les femmes, les homosexuels ou les religions autres que la chrétienne.

J’ai agi seul : ni l’excellent premier ministre Harper, ni personne au Parti conservateur n’était au courant que j’étais prêt à tout pour frauder les élections, faisant ainsi publiquement de l’exercice démocratique canadien ce qu’il est depuis le référendum de 1995 : un jeu pipé digne de la pire des républiques de bananes.

La politique, c’est ter-miné pour moi. Je prends ma retraite pour écrire mes mémoires d’agent secret conservateur payé avec vos taxes. Je me retire dans la petite localité de Screw-You-French-Frogs en bordure du canal Rideau. Je devrai cependant changer de nom et d’identité, quelque chose qui fera de moi une personnalité à l’abri du soupçon des terroristes séparatistes : j’hésite entre Sugar Sammy, Elvis Gratton et Mordecai Richler.

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– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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