La décontamination des sols, un enjeu dans l’est de Montréal

Photo: Archives TC Media

Le gouvernement du Québec a annoncé une somme de 75M$ supplémentaires sur quatre ans à la Ville de Montréal pour décontaminer ses terrains. L’est de Montréal comptant plus de 20% de terrains contaminés, entretien avec la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l’est de Montréal (CCEM) Christine Fréchette.

Comment accueillez-vous cette nouvelle annonce gouvernementale?
Pour la CCEM, c’est une excellente nouvelle. Cet investissement permettra de s’attaquer à un important frein au développement économique de l’est de Montréal. Actuellement, des millions de pieds carrés ne peuvent pas être développés en raison de leur contamination.

Concrètement, cet investissement permettra de rendre disponibles de nombreux terrains pour le développement économique et générer d’importantes retombées économiques pour l’est de Montréal. La Ville de Montréal et les arrondissements connaissent très bien les problématiques spécifiques de chaque site.

La CCEM voit donc d’un très bon œil que la Ville soit appelée à gérer les sommes nécessaires afin d’avoir une approche flexible qui permettra de mettre en valeur les terrains contaminés.

Selon vous, pour que le programme soit efficace et donne des résultats quelle est l’avenue que devrait emprunter ou privilégier l’administration municipale?
Le programme doit être très flexible et répondre au besoin de chaque site. Il doit permettre de s’adapter en fonction du type de contamination, de la technologie disponible, du potentiel de retombées économiques et des besoins du promoteur.

Quel est le piège ou les écueils que doit éviter la Ville de Montréal?
Il faut éviter de retomber dans les pièges des programmes passés en ayant une approche trop rigide, trop exigeante administrativement et qui ne tient pas compte du contexte du terrain ou des besoins des promoteurs.

Quel est le rôle que doit jouer l’est de Montréal en matière de développement pour la Ville de Montréal?
L’Est offre un très grand potentiel de développement économique. Nous disposons d’un important bassin de main-d’œuvre qualifiée, de millions de pieds carrés à développer, d’un coût moyen du pied carré plus faible qu’ailleurs sur l’Île de Montréal ainsi que d’une grande variété de zonages industriels et commerciaux.

Notre territoire dispose de nombreux atouts très recherchés par les investisseurs, notamment l’accès au réseau ferroviaire continental, la présence de deux grands axes autoroutiers et la présence d’un port océanique de calibre mondial.

L’est de Montréal offre également un terreau très fertile pour les entreprises exportatrices. Grâce aux infrastructures commerciales telles que le Port, nos entreprises ont facilement accès au marché américain et au marché européen.

Quels sont les freins rencontrés par les investisseurs qui souhaitent s’établir dans l’est de Montréal?
Trois grands freins existent au développement économique dans l’est de Montréal. Comme nous l’avons déjà mentionné, il y a la contamination des sols. Un autre frein à notre développement est le transport des personnes et des marchandises. Au niveau du transport des personnes, il y a un criant besoin d’investissement en transport en commun.

L’accès à une main-d’œuvre qualifiée est la première préoccupation des entreprises de l’Est. Les problèmes de mobilité de la main-d’œuvre freinent le développement des entreprises puisqu’elles ont des problèmes à recruter et à retenir leurs employés.

Finalement, l’image économique de l’est de Montréal freine aussi le développement du territoire. L’est de Montréal est encore considéré pour ce qu’il a été, non pas pour ce qu’il est et pour ce qu’il deviendra. On voit encore beaucoup l’Est sous l’angle des grands complexes industriels et pétroliers. Bien que ces secteurs soient encore importants pour notre territoire, les secteurs de l’agroalimentaire, des manufacturiers innovants et des technologies vertes occupent une place de plus en plus importante dans notre économie.

Quelles sont les solutions préconisées pour limiter ces freins?
Il est impératif de lancer les travaux du prolongement du métro vers l’Est dès que possible et de déployer dans l’Est une part importante des 300 nouveaux autobus dont se dotera la Ville. Ces projets permettront non seulement d’approcher le métro et les services de bus des zones d’emplois, mais ils permettront de redessiner les parcours afin mieux desservir la population.

Au niveau du transport des marchandises, il y a aussi beaucoup à faire. Dans le secteur du Port de Montréal, des investissements importants ont récemment eu lieu dans le secteur de l’autoroute 25. Il reste maintenant à compléter ce projet d’optimisation du transport des marchandises en prolongeant l’avenue Souligny et le boulevard de L’Assomption jusqu’à la rue Notre-Dame.

Il faudra aussi ressusciter le projet de reconstruction de la rue Notre-Dame. L’état de la rue n’est pas adapté à l’usage intensif qui en est fait. Par exemple, la piste cyclable ne permet pas des déplacements efficaces, il n’y a pas de voie réservée pour le transport en commun et la conception de la rue n’est pas adaptée pour l’achalandage quotidien actuel de 100 000 véhicules et de milliers de camions. Sans nécessairement augmenter la capacité de cette rue, il est possible de revoir sa conception afin de la rendre plus efficace pour les utilisateurs et les résidents à proximité.

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