Le sapin a des boules
Permettez-nous, en cette période festive de l’année, de vous parler de notre dada à nous, les Justiciers masqués, et nous avons nommé : le septième art, de Citizen Kane à Black Swan en passant par Tous les matins du monde et Les invasions barbares. Mais le film qui reste ancré dans nos mémoires collectives depuis sa réalisation en 1989 et qui refait miraculeusement surface année après année, quand décembre revêt son grand manteau blanc est sans contredit… Le sapin a des boules.
Tout dans ce film est parfait. Séquence par séquence, on peut déguster, à leur juste valeur, les performances des acteurs après moult visionnements : la solidité de l’introspection de Chevy Chase en tant que père de famille tourmenté (dont Kevin Spacey s’est abreuvé sans aucune gêne pour son rôle dans American Beauty), la subtilité du jeu de Randy Quaid (aucune suprise qu’il ait été choisi pour endosser le personnage complexe du cousin Eddie, ayant été en nomination aux Oscars à 21 ans pour The Last Detail avec Jack Nicholson) et sans oublier, bien sûr, l’inénarrable Juliette Lewis, alias Audrey Griswald (on sent d’ailleurs qu’elle a puisé l’énergie du rôle de la fille de Chevy Chase afin de concocter sa performance dans Natural Born Killers).
Et que dire du scénariste John Hughes, un géant du grand écran, connu autant pour son éclectisme scénaristique, avec ses drames comme Ferris Bueller’s Day Off et The Breakfast Club, que pour ses chefs-d’oeuvre Maman j’ai raté l’avion 1, 2, 3 et son génie littéraire avec Beethoven 1, 2, 3, 4, 5!
John, pardon… M. Hughes, bravo! Il fallait y penser : un homme en crise de la quarantaine, face à son destin à la veille de Noël, entouré d’une famille dysfonctionnelle, et cela, avec en trame de fond la crise économique du début des années 1990 (imaginée de façon visionnaire trois ans d’avance) mise en relief par le refus du patronat d’accorder un bonus de Noël aux Griswold! Et que dire de la lutte des classes illustrée par l’affrontement, voire le choc des idées entre Clark et Eddie!
Non, rien de bien compliqué pour nous satisfaire en cette période que les conservateurs appellent «le temps des fêtes» et que nous appelons Noël : quelques bouteilles de Veuve Clicquot cuvée La Grande Dame 1994, un peu de foie gras du Périgord cherché en jet privé chez Robuchon à Paris, des montres à diamants offertes par Puff Daddy pendant la semaine des mannequins à Monaco et un divertissement intellectuel de haut calibre.
Merci à toi, Le sapin a des boules. Tu réchauffes si bien nos soirées si simples.
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