De l’eau dans son vin

Ce qui avait été promis en 100 jours a pratiquement été réalisé en 100 heures. Gouvernement minoritaire oblige, le parti de Pauline Marois met en branle ses promesses, car le compte à rebours de la prochaine élection semble déjà enclenché.

Parmi la série de décisions annoncées, certaines allaient de soi, alors que d’autres ont alimenté le débat.

Il ne fallait pas se surprendre que la première ministre annule la hausse des frais de scolarité. Cet engagement avait été clairement énoncé. On peut cependant se surprendre qu’on ait décidé de maintenir les mesures offertes dans le cadre des négociations avec le précédent gouvernement. Cela dit, le financement des universités et les droits de scolarité seront discutés dans le cadre du sommet que doit organiser le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne.

Il y a la volonté et la manière. L’annonce du déclassement de Gentilly, qui n’avait pas été ciblé comme une des priorités mises de l’avant au lendemain de l’élection, a surpris. Cela figurait bien dans le programme du PQ, mais on imaginait que les études d’Hydro-Québec seraient disponibles avant la prise de décision. Ceux qui vivent de cette industrie en Mauricie auraient apprécié une communication plus fluide. La réaction des intervenants locaux a d’ailleurs poussé Mme Marois à changer de cap en nommant Yves-François Blanchet comme responsable de la région.

Improvisation ou incompréhension, la décision qui a, sans contredit, pris tout le monde de court est la volonté du gouvernement d’imposer de manière rétroactive les plus nantis pour pallier l’abolition de la taxe santé. Annoncée par la directrice des communications, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. La tournée médiatique du nouveau ministre des Finances n’a pas permis de faire baisser la pression. Mercredi, il se disait prêt à négocier avec l’opposition pour trouver
un terrain d’entente.

Il s’agit d’une épreuve importante pour le nouveau parlement. Tout le monde se dit prêt à collaborer, mais personne ne veut renoncer à ses principes. La CAQ, en accord avec l’abolition de la taxe santé, veut la compenser à partir de restrictions budgétaires. Les libéraux croient par ailleurs que le gouvernement fait fausse route, mais se disent prêts à regarder différents scénarios.

Cette question ne pourra se régler par décret. Chacun devra mettre de l’eau dans son vin. Ce sera le premier vrai test pour le gouvernement et pour l’opposition. Le 4 septembre, la population a donné aux élus le mandat de cohabiter… du moins pour un temps.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pasnécessairement celles de Métro.

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.