Promenade Bellerive: de terrain portuaire à havre de nature

Photo: Archives Le Flambeau

La Société d’animation de la promenade Bellerive (SAPB) célèbre ses 25 ans. L’organisme sans but lucratif, né en 1993, voit depuis sa création à l’organisation d’activités et à la mise en place de plusieurs projets dans l’enceinte du parc, qui est devenu au fil des ans un joyau de Mercier-Est.

Chaque année, cet havre de nature accueille plus de 90 000 visiteurs ce qui en fait un lieu très fréquenté.

«Les gens apprécient leur promenade Bellerive. Lors de belles journées ensoleillées, l’endroit est souvent plein. Le service de la navette fluviale, le quai pour la pratique de la pêche, les spectacles offerts et les événements spéciaux permettent aux gens de s’y rassembler et socialiser. La simple vue offerte sur le fleuve attire son lot de visiteurs», souligne Carole Castonguay, directrice générale de la Société d’animation de la promenade Bellerive.

Le parc n’a pas toujours été aussi majestueux que ce que les résidents connaissent aujourd’hui et plusieurs luttes citoyennes ont été nécessaires pour mener à bien le projet.

C’est au début des années 1960 que le conseiller municipal de l’époque, Paul-Émile Sauvageau, identifiait le potentiel du site de la promenade Bellerive qui était alors une emprise du port de Montréal.

Il rêvait d’une voie promenade pour les piétons.

La vision de M. Sauvageau a été le préambule à une foule de démarches effectuées par des centaines de personnes qui, depuis, se sont impliquées pour faire avancer le développement de cette fenêtre unique sur le fleuve.

Une voie ferrée se trouvait où est maintenant la terrasse du chalet d’accueil. Celle-ci servait à acheminer les marchandises provenant des activités portuaires.

L’enlèvement de la voie ferrée a été un grand pas dans la suite du projet.

Ce n’est qu’en 1977-78, avec l’ouverture de la clôture longeant le fleuve que les citoyens ont pu avoir accès aux berges du fleuve.

Les résidus des travaux liés au pont-tunnel Louis-H.-La Fontaine ont été utilisés comme remblai le long de la rive pour augmenter la profondeur du parc.

À travers l’histoire, les terrains de la promenade Bellerive ont servi de site pour le déversement de la neige usée et de dépôt de sel.

En 1984, le maire Jean Drapeau annonce l’aménagement d’un quai à pêche. En fait, ce quai servirait plutôt aux entrepreneurs en déneigement pour rejeter leur neige souillée dans les eaux du fleuve.

Yoland Bergeron, l’un des membres du premier comité de la promenade Bellerive, continue de suivre de près d’éventuels projets de développement à la promenade Bellerive et croit que la vigilance citoyenne est toujours de mise pour ne pas dénaturer ce parc qui fait la joie des citoyens.

Les résidents de Mercier-Est se mobilisent et signent une pétition pour bloquer le projet. Ce qu’ils parviennent à faire.

Yoland Bergeron, qui habite dans la partie Est de la promenade Bellerive, avait une vue imprenable sur le dépôt à sel! C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à se joindre au premier comité de la promenade Bellerive en compagnie de neuf autres citoyens du quartier.

Il a toujours eu à cœur le développement harmonieux de la promenade Bellerive. Aujourd’hui encore, il lui arrive de se pincer quand il se remémore les longues démarches et luttes qui ont été nécessaires pour que le parc devienne ce qu’il est présentement.

«Le port souhaitait prendre de l’expansion le long du fleuve et la promenade Bellerive a souvent été ciblée. En 1986, le maire Jean Doré a mis fin à toutes les visées du port en assurant que la « promenade Bellerive c’était pas touche ».»

Le port de Montréal accepte de louer à la Ville pour un dollar, un vaste terrain entre les rues Liébert et Meese afin de permettre l’aménagement d’un parc public de 2,2 kilomètres, ce qui est l’actuelle promenade Bellerive.

Défis
Vingt-cinq ans après sa création, la SAPB arrive toutefois à la croisée des chemins. Le budget annuel de 67 500$ qu’elle reçoit suffit à peine à maintenir les services. L’organisme doit souvent faire des pieds et des mains pour assurer sa survie.

Mme Castonguay croit qu’il est maintenant temps d’établir une planification à moyen et plus long terme afin de relever les divers défis que pose un tel parc régional au niveau des finances, de l’entretien, des installations.

Vélos en libre-service BIXI, marché public, jardins, nouveaux points d’observation, accès à l’eau, ce n’est pas les projets qui manquent, mais encore faut-il que les partenariats et les finances soient au rendez-vous.

Exposition
Dans le cadre des célébrations entourant le 25e anniversaire de la SAPB, une exposition se tiendra du 8 septembre au 14 octobre à la maison de la culture Mercier.

Marie-Lou Le-Bordais et Tomy Girard, coordonnateurs et agents d’accueil à la SAPB, ont concocté une exposition rétrospective pour notamment souligner les 25 ans de l’organisme.

Un voyage dans le temps à l’aide de documents d’archives, de quelques photographies d’époque, de moments marquants de la SAPB permettant de tracer une rétrospective du projet.

Les responsables de l’exposition, Tomy Girard et Marie-Lou Le-Bourdais, coordonnateurs et agents d’accueil à la SAPB, ont effectué un travail de longue haleine et réservent quelques surprises aux visiteurs de l’exposition.

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