Qui mérite le titre de personnalité de l’année au Québec en 2012?
Chez nous, 2012 a été une année marquée par un bouillonnement politique : printemps érable, élections anticipées, commission Charbonneau et j’en passe. Grâce à qui?
Au tout début, face aux révélations des médias sur la collusion, la corruption et la mafia de la construction, notre ancien PM, Jean Charest, a décidé de jouer la carte de la division. Au lieu de faire face à la grogne, il a haussé les frais de scolarité, un écran de fumée pour obstruer la vision de la population.
Cette fois, le peuple s’est révolté. Le printemps érable a failli faire vaciller notre province. Pour éviter d’être rayé de la carte politique, Jean Charest a donc convoqué des élections anticipées, début septembre, juste avant les révélations de la commission Charbonneau!
Et puis, comme pour les punir, les libéraux ont été évincés du pouvoir, après neuf années tumultueuses. Cerise sur le gâteau, on a eu droit à notre première femme première ministre, un véritable téléroman automnal avec des révélations à la tonne de la commission Charbonneau et l’éclipse de maires inamovibles! Hallucinant. Nous dormions vraiment au gaz depuis belle lurette!
D’ailleurs, selon Influence Communication, l’élection du gouvernement minoritaire péquiste a été la nouvelle la plus médiatisée de l’année 2012 au Québec. Dans son bilan de l’année, la firme de veille médiatique a indiqué que trois nouvelles se sont partagé 27 % de la couverture des médias au cours de la dernière année. Il s’agit de la campagne électorale, du conflit étudiant et des travaux de la commission Charbonneau.
Alors, qui est la personnalité de l’année? Pauline Marois qui a tenu tête à Jean Charest? Les trois jeunes qui ont pris la tête du printemps érable, les Martine Desjardins de la FEUQ, Gabriel Nadeau-Dubois de la CLASSE et Léo Bureau-Blouin de la FECQ? La juge France Charbonneau, la spectatrice en chef des témoignages qui ont éclaboussé notre quotidien avec des révélations hallucinantes? Qui?
Certes, chacune de ces personnalités a joué un rôle primordial dans l’enchaînement des événements qui ont mené au début du changement dans notre vie politique. Pourtant, sans le travail méticuleux des journalistes d’investigation et leurs révélations, on n’aurait pas eu droit aux transformations de cet automne.
Alors que le citoyen lambda vaguait à ses occupations quotidiennes normales, Alain Gravel de l’émission Enquête de Radio-Canada et ses confrères dans d’autres médias du pays, risquaient leur vie, leur carrière et la sécurité des leurs pour dévoiler l’horreur. Ils montaient au front, s’exposaient au danger quotidiennement et prenaient des risques considérables. Ils ont fait fi des menaces de poursuites judiciaires qui leur ont été faites. Les mises en demeure pleuvaient sans cesse sur leurs bureaux, alors que nous, on dormait tranquillement chez nous!
Alain Gravel et ses semblables ont mené des enquêtes sur la corruption dans les milieux de la construction, de la justice et de la politique. Nombre de leurs travaux ont contribué à la commission Charbonneau.