La haine, véritable enjeu
Tard ce soir, on saura quel parti prendra le pouvoir et dirigera notre nation. Le peuple aura parlé, du moins les deux tiers.
Élections Canada estime qu’un tiers de la population canadienne ne vote pas. Le cynisme et la perte de confiance envers nos politiciens seraient à la base de ce taux d’absentéisme assez élevé.
La lutte, entre les libéraux de Trudeau et les conservateurs de Scheer, est très serrée, selon les sondages. De plus en plus, la possibilité d’un gouvernement minoritaire est envisagée.
La remontée inattendue du NPD sous le leadership de Jagmeet Singh et la réanimation in extremis du Bloc québécois sous la gouverne d’Yves-François Blanchet participent à cette division du vote.
Comme c’est la coutume en période électorale, les chefs des grands partis ont sillonné le pays en redoublant d’efforts pour convaincre les électeurs de choisir leur plateforme.
Parmi les engagements des libéraux: créer 250 000 places en garderie, bannir les armes d’assaut, réduire les impôts, planter 2 milliards d’arbres et réduire à zéro les émissions nettes de carbone d’ici 2050.
Chez les conservateurs: réduire progressivement les impôts, éliminer l’impôt sur les prestations parentales, bonifier la contribution du gouvernement au régime d’épargne-études, rétablir l’équilibre budgétaire, établir un corridor énergétique pancanadien pour le transport du pétrole et d’autres ressources.
Les néo-démocrates proposent de: taxer les plus nantis par une taxe sur le patrimoine, construire 500 000 logements sociaux, abolir les intérêts sur les prêts étudiants, offrir des soins dentaires gratuits, mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, faire cesser les avis d’ébullition d’eau dans les communautés autochtones.
Sur papier, ces propositions semblent louables, mais on ne va pas se le cacher, ce ne sont pas ces promesses qui ont retenu l’attention ces six dernières semaines.
Les candidats de plusieurs partis ont joué la carte de la peur, de la haine, de la division pour faire sortir leur vote. Les messages de haine et les appels à la violence se sont multipliés, provoquant une fissure qui va changer l’ADN de notre société.
De manière détournée, le Bloc a surfé sur les enjeux d’identité et d’immigration exacerbés par la CAQ pour gagner des points au Québec.
La campagne du Parti populaire de Maxime Bernier a pris un virage nationaliste triste.
Les conservateurs ont mené une campagne négative en lançant des attaques personnelles à leurs adversaires au lieu de diriger le débat au niveau des idées.
Les libéraux se sont démenés comme un diable dans l’eau bénite pour tenter de sauver les meubles.
Les néo-démocrates et Jagmeet Singh ont fait une campagne dans l’ensemble positive et basée sur l’espoir.
Qui choisir parmi les candidats?
Il faut voter pour un député capable de vous défendre et de vous représenter.
Il faut se poser la sincère question de ce qu’on veut être et surtout ne pas être en tant que nation.
Juste avant de cocher votre bulletin de vote aujourd’hui, posez-vous pour une dernière fois cette question: est-ce que cette option amplifiera la division et la haine dans notre pays? C’est le réel enjeu de cette élection.
Tout le reste dépend de notre capacité à bâtir et à rêver ENSEMBLE!