Métier: Tailleur de pierre

Un artiste nommé Jean Batailleur devant loeuvre gros bloc gris.
Alexandre Maquet aime tailler les pierres dans son atelier, mais il apprécie aussi sa collaboration avec les autres artisans sur de plus gros chantiers. Photo: Voix Pop-Annie Bourque

Depuis 22 ans, Alexandre Maquet taille, sculpte et polit la pierre pour qu’elle devienne un élément architectural. Son talent a servi à restaurer des édifices montréalais comme la Gare Windsor.

L’atelier Créa-Pierre, qui a pignon sur la rue Pitt dans Côte-Saint-Paul, est jonché d’outils accrochés au mur et de pièces façonnées par l’artisan, originaire de France. Là-bas, il a été formé par un maître dans la restauration du patrimoine. Peu à peu, lui-même a développé cet art.

«J’ai eu la chance de travailler sur des bâtiments comme le Louvre ou le Panthéon dans les années 1990», raconte le résident de Ville-Émard.

Au début de l’an 2000, M. Maquet découvre le Québec et décide de s’y installer. Trois ans plus tard, il lance son entreprise qui offre un service d’expert-conseil en restauration de pierre patrimoniale.

Avec des collègues artisans, il a restauré l’édifice Lucien-Saulnier où se trouvait anciennement le palais de justice de Montréal, le parlement de Québec et le musée Pointe-à-Callières.

Un exemple de restauration sur des édifices patrimoniaux comme le parlement de Québec.

Accomplissements

Un de ses accomplissements le plus mémorables est la restauration du vestibule du Mount Stephen, un bâtiment historique montréalais de la rue Drummond qui était, à une certaine époque, un club sélect accueillant des gens d’affaires et des hommes politiques célèbres.

Lors des travaux, il a fallu démonter une partie du marbre des murs. Les blocs ont été placés dans des boîtes, et lorsqu’ils ont été récupérés, l’odeur du cigare était encore très imprégnée.

«On a compris pourquoi il était devenu jaune, explique M. Maquet. On s’est dit qu’il y avait sans doute un peu du cigare de Churchill dans ce marbre. Alors on a décidé de ne pas y toucher parce que ça fait partie de son histoire.»

D’autre part, sa plus grande fierté reste sa collaboration avec les autres tailleurs de pierre, notamment pour le grand chantier de l’édifice Lucien-Saulnier qui a nécessité des blocs de pierre pesant des tonnes.

Avec six autres artisans, il a aussi refait les ornements et les sculptures du parlement à Québec. «Il faut de la patience, mais aussi de la curiosité, dit-il. Quand on travaille sur un édifice, il y a toute une histoire derrière. On apprend tout le temps dans notre domaine.»

Prix

Un exemple de l’œuvre d’Alexandre Maquet.

Fin novembre, Alexandre Maquet a été l’un des huit lauréats de l’Opération patrimoine 2019. Le jury a reconnu son savoir qui se perd graduellement avec l’abandon des ornementations sur les bâtiments nouveaux. Sa contribution comme formateur et conférencier pour maintenir son métier vivant a aussi été soulignée.

L’homme a déjà formé 12 stagiaires dans son atelier. «Notre métier est en évolution et c’est très positif pour la conservation du patrimoine», fait-il valoir.

Pour les prochaines années, les projets abondent pour celui qui a déjà connu des hivers ressemblant à des traversées du désert. Grâce au plan d’adoption du patrimoine de la Ville de Montréal, des efforts sont entrepris pour préserver les édifices dans leur intégrité.

Ces restaurations se traduisent par l’obtention de précieux contrats et un travail d’équipe sur de futurs chantiers dont une église au centre-ville de Montréal.

En vidéo:

https://ville.montreal.qc.ca/operationpatrimoine/alexandre-maquet-tailleur-de-pierre

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.