Le point sur les anglicismes

Photo: Métro

Quand je prononce le mot parking, ça ne manque jamais qu’on me dise : «Ah, vous les Français avec vos anglicismes!»

C’est vrai, nous avons des «meetings» pour faire des «briefings» et le «week-end», nous déposons nos vêtements au «pressing» tout en faisant du «shopping». En revanche, nous ne sommes jamais «désappointés» parce que notre vol est «cancellé»; nous sommes plutôt déçus de son annulation.

Quand je réponds que les Québécois utilisent autant sinon plus d’anglicismes que les Français, ça les laisse perplexes. Il n’y a qu’a en citer une «couple» : «wipers» pour essuie-glace, «dash» pour tableau de bord… et la liste est longue.

Le Québec va encore plus loin en calquant directement la syntaxe anglaise. Des expressions telles que «ça fait du sens», «il a pris une chance» ou même «bienvenue» pour répondre à un merci en sont de parfaits exemples. L’espace d’un instant, j’ai même cru débusquer le comble du comble : un anglicisme dans Office québécois de la langue française. Je vous rassure, office est bel et bien un mot français qui date du Moyen Âge. Ici, il ne remplace pas bureau en anglais, mais il est plutôt synonyme d’agence.

L’ambigüité fonctionne cependant dans les deux sens. Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que des mots tels que copie, conduire, journal ou pratiquer deviennent des anglicismes quand ils sont utilisés dans un certain contexte. Je vous donne un exemple : «Je pratique le yoga» est parfaitement français, alors que «Je me pratique à faire du yoga» contient un anglicisme.

Ne vous y méprenez pas, je n’ai rien contre les anglicismes. Les langues et les cultures s’influencent les unes les autres et, au final, ne sommes-nous pas tous citoyens du monde? Même les Américains, malgré leur éternel protectionnisme, laissent le français influencer leur langue. Ils utilisent par exemple des mots tel que touché, rendez-vous, fiancé ou coup d’État. La seule différence, c’est que personne ne crie au meurtre quand ils empruntent un mot de notre lexique.

La mondialisation, notre mobilité accrue et le mélange des races font que dans des centaines d’années, nous seront tous de la même couleur et nous parlerons tous la même langue. C’est inévitable! Plusieurs langues s’éteignent d’ailleurs chaque année. Alors oui, on perdra une partie de notre patrimoine culturel local, mais en échange, on pourra enfin se comprendre sur le plan mondial. Les métiers de demain n’auront plus de frontières et seront le fruit d’un savoir international. Les plus ouverts aux autres cultures se réserveront les meilleures places.

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