Une victoire morale?

L’expression a souvent été utilisée depuis la dernière défaite de 24-21 des Alouettes aux mains des Roughriders de la Saskatchewan. Qu’ont-ils gagné exactement? La satisfaction d’avoir tenu tête à l’une des meilleures équipes de la ligue dans le stade le plus hostile de la LCF? Oui, comme ce fut souvent le cas cette saison, vos Oiseaux ont démontré beaucoup de résilience. Toutefois, comme ce fut aussi souvent le cas cette saison, ce vaillant effort dans l’adversité s’est à nouveau vu récompensé par une addition dans la colonne des défaites.

Or, même si Montréal avait eu gain de cause dans ce duel serré contre la Saskatchewan, l’équipe aurait quand même perdu au change, considérant le nombre de joueurs qui s’y sont blessés. Avec Anthony Calvillo, Josh Bourke, Kyries Hebert, Mike Edem, Brandon London et Martin Bédard maintenant sur la touche, ce sont 10 des 24 partants originaux de la formation qui ne font plus partie de l’équation!

Certains diront que le vaillant effort de la semaine dernière offre à l’équipe une base sur laquelle bâtir pour les prochains matchs… Seulement, il est difficile de rebâtir quelque chose avec un alignement composé à presque 50 % de joueurs substituts.

C’est dommage, puisque je demeure convaincu que cette édition 2013 des Alouettes est meilleure que ne l’indique sa fiche de 2-5. Si elle n’avait pas gaspillé le précieux mois de préparation du camp d’entraînement avec un entraîneur-chef incompétent et si elle n’avait pas vu ses meilleurs éléments s’agglutiner un à un à l’infirmerie, cette formation était potentiellement plus talentueuse et équilibrée que celle de 2012.

Or, au football professionnel, il y a de ces années où la guigne semble s’acharner sur un club, où un coup dur n’attend pas l’autre. La campagne 2013 des Alouettes apparaît un peu comme des sables mouvants : plus l’équipe se débat, plus elle s’enfonce.

Que reste-t-il à faire? Pour se sortir des sables mouvants, il faut éviter la panique et manœuvrer patiemment pour rejoindre la terre ferme. Éventuellement, les victoires morales se transformeront peut-être en vraies victoires.