Redéfinir l'information
En faisant une offre pour acquérir TQS, Remstar s’imposait comme le sauveur de la troisième chaîne généraliste du Québec. Le Mouton noir avait enfin trouvé son berger, du moins, c’est ce que l’on pensait. La sauce s’est gâtée avec l’annonce des intentions du nouveau propriétaire. Pour parvenir à la rentabilité tant espérée, il fallait abolir le service de l’information. La réalité a vite rattrapé ceux qui rêvaient de voir TQS continuer sur la même voie.
Il était évident qu’un nouvel acquéreur allait soumettre l’entreprise à une nouvelle vision. Les audiences du CRTC ont toutefois démontré que les frères Rémillard n’avaient pas fait leurs devoirs. Leur plan d’affaires est flou, tant au niveau des idées que du financement. On attendait plus.
Quand on a la prétention de vouloir réinventer l’information, il faut davantage que des belles paroles. Jusqu’à présent, Maxime Rémillard a été incapable d’articuler clairement ce à quoi pourrait ressembler sa nouvelle approche. Cette semaine, on a pu constater que la préparation de Remstar était clairement déficiente. Il a été impossible aux frères Rémillard d’apporter les arguments nécessaires pour convaincre qu’opinion et information pouvaient être synonymes.
Les commissaires, plus virulents qu’on s’y attendait, retournent maintenant Remstar à leur table à dessin. C’est une occasion à saisir… Pour peu que Remstar veuille encore de TQS. Si tel est le cas, il faudra redoubler d’ardeur pour étoffer le projet. Le 11 juin arrivera bien assez vite.
Il est vrai que l’information citoyenne existe, particulièrement sur le web. Toutefois, on ne peut garantir sa rigueur. Il faut pousser la réflexion plus loin, se demander comment faire pour développer un modèle près des gens et rigoureux à la fois. Une troisième chaîne peut assurément offrir une autre vision de l’information. Rogers Media l’a fait avec Citytv à Toronto.
La contribution de ce chapitre de la saga TQS sera sûrement de nous faire réfléchir à la définition même de l’information et à la manière de la livrer. Quand on a la prétention de vouloir redéfinir un concept aussi fondamental que l’information, on a le devoir de s’appliquer.