Marathon électoral

La campagne électorale fédérale a commencé sur les chapeaux de roues. Seul à soutenir le rythme, Stephen Harper a son slogan, ses autobus. Ce qui est normal puisqu’il gère l’agenda. Il y est allé de quelques annonces. Mais ce qui a retenu l’attention, c’est la discorde entre le chef des conservateurs et les premiers ministres de l’Ontario, de l’Alberta et de Terre-Neuve. Une intensité jamais vue.

Le départ hâtif a bousculé les plans des partis d’opposition. Il y a eu des départs ratés, des départs manqués pour Thomas Mulcair et Justin Trudeau. L’un s’est présenté seul au Jour 1, avec le Parlement en fond de scène, voulant jouer la carte du premier ministre en attente, sans laisser les médias lui poser des questions. L’autre a persisté dans sa volonté de faire campagne autrement, a maintenu ses activités à l’horaire et a procédé à son lancement de Vancouver, plusieurs heures plus tard. De son côté, le Bloc québécois, qui tarde à compléter son équipe, a peiné à faire entendre son message.

Finalement, la campagne s’est tout à coup accélérée, le temps d’un premier débat. Cet événement qui devait être seulement une mise en bouche électorale a pris une nouvelle dimension. Non seulement le déclenchement précipité en fait le premier événement formel de la campagne, mais les tergiversations de Thomas Mulcair sur ses participations à d’éventuels débats a rendu la chose d’autant plus importante.

En gros, Stephen Harper a été prévisible et fidèle à lui-même, notamment en matière économique lorsqu’il répète avoir fait ses preuves. Les attentes envers Thomas Mulcair étaient élevées. Le meneur a semblé être sur les talons, tout en maniant quelques bonnes formules… Bien qu’ayant rétabli des faits avec pertinence, Elizabeth May a peiné à s’imposer.

Justin Trudeau a mieux fait que prévu dans les premières minutes du débat. Cela s’est rapidement gâché. Moment fort du débat, en attaquant Mulcair sur sa position quant au droit à l’autodétermination, il a choisi de mettre de côté le Québec en ne lui reconnaissant pas le droit de déterminer les paramètres de son avenir.

Peu importe le nombre de personnes qui auront suivi l’événement en direct, cette nouvelle formule de débat multiplateforme donne le ton dès le début de la campagne. Il sera l’écho qu’auront les vacanciers à leur retour. Un long marathon électoral vient de s’amorcer.

Finalement, le débat aura permis à Justin Trudeau de ne pas être évincé de la course au Canada anglais, ce qui était essentiel pour la suite. Elizabeth May aura rassuré son électorat sans fait de gain majeur. Thomas Mulcair devra se reprendre pour polariser le débat et sortir les autres prétendants. Finalement, Stephen Harper aura été suffisamment combatif pour défendre ses positions et parler aux électeurs qui, pour l’instant, croient qu’il n’est pas temps de changer de gouvernement.

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