Discours haineux : deux bonnes nouvelles
Avec l’amendement du projet de loi 59 et la création par le SPVM d’une escouade contre les crimes et les incidents haineux, en une journée, mercredi dernier, la lutte contre la prolifération de la haine dans notre société a gagné deux batailles.
En premier lieu, la ministre de la Justice du Québec, Stéphanie Vallée, a posé un geste dans le vrai bon sens quand elle a éliminé du projet de loi 59 la portion portant sur les discours haineux pour n’en conserver que la partie sur les mariages forcés.
En effet, depuis l’été dernier, la province a été plongée dans un débat houleux sur ce projet de loi concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux ainsi que les discours incitant à la violence et apportant diverses modifications législatives pour renforcer la protection des personnes.
La première portion de ce projet allait imposer une censure aux risques insensés et dangereux. Si ce projet de loi passait tel quel le test législatif, il mettrait en place une procédure de dénonciation abracadabrante, ne chambarderait pas moins de huit lois et instaurerait un climat de suspicion qui aurait mis notre cohésion sociale à rude épreuve.
Je ne cesse de le répéter dans cette rubrique, ni l’État, dans sa notion la plus large, ni quiconque d’autre n’a le droit d’ourdir des stratagèmes pour restreindre la liberté d’expression d’un citoyen même au prix de tolérer les méchancetés gratuites, les incitations masquées à la haine et les amalgames!
En deuxième lieu, quand le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé en présence du maire de Montréal, Denis Coderre, la création d’une escouade pour répertorier et analyser les incidents et les crimes à caractère haineux, il a posé un geste judicieux pour documenter convenablement ce phénomène dangereux.
Justement, trop d’encre coule sur la multiplication des incidents à caractère haineux dans notre ville sans que le SPVM dispose d’un instrument de mesure et d’analyse adéquat pour les répertorier convenablement et comprendre leurs vrais enjeux sur notre sécurité et notre cohésion sociale.
Un État démocratique qui se respecte comme le nôtre dispose d’un arsenal suffisant de lois pour punir les crimes qui sont motivés par la haine et survivre à la bêtise humaine, qui n’a d’ailleurs ni couleur de peau, ni origine, ni croyance!