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Recirquel : Un cirque la nuit

Photo: Francesca Torracchi/Collaboration spéciale

Recirquel, première troupe de cirque contemporain de Hongrie, débarque à Montréal ce soir pour la première fois avec son spectacle Night Circus.

Depuis sa formation en 2012, la troupe Recirquel a déjà monté quatre spectacles, incluant une trilogie dont on verra le premier volet à la TOHU dès mercredi soir, pour la première fois en Amérique du Nord. Ces spectacles, la compagnie les présente en alternance, avec toujours les mêmes artistes, ceux-là même avec qui le metteur en scène Bence Vági a fondé Recirquel il y a quatre ans. «C’était très important pour moi de garder les mêmes artistes pour chaque spectacle, pour voir leur développement, comme dans une compagnie de danse, explique-t-il à Métro. De cette manière, on peut vraiment voir l’évolution du langage de scène, la façon dont on peut communiquer avec l’auditoire, qui, je crois, est très particulière.»

Cette comparaison avec la danse n’est pas fortuite, puisque c’est là que Bence Vági a commencé: «J’ai étudié la chorégraphie, la danse, j’ai monté des comédies musicales et des opéras aussi, bref, le mouvement dans le théâtre m’a toujours intéressé. Le cirque m’a toujours attiré, et peu importe les productions auxquelles je travaillais, j’y incorporais toujours des éléments de ballet qui se rapprochent du cirque, sans avoir eu la chance de travailler avec de vrais artistes de cirque. Et un jour, je suis allé à l’école de cirque de Hongrie – l’une des plus vieilles d’Europe – et j’ai recruté 11 étudiants pour un projet.» Ce projet, soit le spectacle Night Circus, est contre toute attente devenu un succès instantané et a donné envie aux membres de la bande de continuer leur chemin ensemble, en tant que compagnie.

C’est-à-dire qu’à chaque nouveau spectacle, toute la bande prend part à la création. «On écrit, on brasse des idées, on compose, c’est un gros projet commun chaque fois», décrit Bence Vági. Composer? Oui, la trame sonore des spectacles de Recirquel comprend souvent un mélange de musique préenregistrée et jouée sur scène – dans le cas de Night Circus, un pianiste accompagne les artistes. «Ça ajoute une certaine qualité au spectacle, assure le metteur en scène. Le piano suit l’acrobate dans les airs comme il suivrait la voix d’un chanteur. Il ne souligne pas simplement le numéro, c’est davantage une conversation entre musicien et artiste.» Et comme c’est en direct, la partition peut varier : «Il y a toujours certains changements, et l’atmosphère se modifie  en conséquence. Donc il n’y a jamais deux représentations identiques, ce qui me plaît pas mal, parce que de cette façon, les artistes demeurent toujours attentifs.»

Dans les représentations montréalaises, les artistes devront composer avec une autre nouveauté, puisque la troupe sera jointe par un artiste d’origine allemande diplômé de l’École nationale de cirque de Montréal, Sascha Bachmann. «Il est fantastique, il nous a rejoints à Budapest il y a deux semaines pour se familiariser avec notre façon de travailler. Et c’est une belle connexion entre la capitale de cirque qu’est Montréal et la scène de l’Europe de l’Est, qui devient de plus en plus vivante», souligne Vági, qui dit que la troupe, qui a beaucoup aimé les productions des 7 doigts de la main et du Cirque Éloize, tente d’infuser l’essence de son propre pays dans ses productions. «C’est important d’avoir une signature, et c’est une façon de nous comprendre entre pays, même si on a des cultures différentes – d’échanger pour comprendre qui l’autre est.»

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