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Premier festival dédié au zéro déchet à Montréal

Photo: Josiane de la Sablonniere

Chaque Montréalais produit actuellement 249 kilos d’ordures ménagères par an qui filent ensuite au dépotoir. Même si c’est 75kg de moins qu’en 2010, la métropole continue de figurer au milieu du peloton des villes québécoises, bien loin de Sherbrooke (175kg de déchets par habitant). Les 14 et 15 octobre se tient le Festival Zéro Déchet de Montréal. Métro fait le point avec l’une des instigatrices de l’évènement, Florence-Léa Siry.

Quelle est la meilleure façon de parler du zéro déchet en cuisine?
Il faut aller au-delà de l’idée que les restants doivent obligatoirement finir en soupe. Personnellement, dans les ateliers-conférences que je donne dans les écoles où les entreprises, j’aime bien utiliser la carotte en exemple et redéfinir ce qu’est un déchet. Car dans la carotte, je peux utiliser les fanes pour faire une tapenade en y ajoutant des noix et des restes de fromage. On fait aussi griller les épluchures avec un peu d’huile et des épices pour faire des chips ou ajouter un peu de croustillant à une salade. Quant à la pulpe qui reste d’un jus de carotte, on peut l’ajouter avec un peu de curry, à un restant de pot de mayonnaise. C’est cela que j’essaie de proposer sur mon blogue et dans mon livre de recettes: unir la cuisine de base de ma grand-mère et la cuisine spectacle des grands chefs québécois. Ainsi, je fais la démonstration que grâce au mode de vie zéro gaspillage, il est possible d’améliorer la qualité de nos recettes de base sans alourdir nos routines du quotidien.

Où en est le mouvement zéro déchet au Québec?
Les gens commencent à prendre au sérieux l’alimentation et sont conscients des problèmes liés aux emballages, mais il reste du chemin à faire. Depuis deux ans, on assiste néanmoins à un engouement vers l’entrepreneuriat de produits zéro déchets. En 2012, quand j’ai lancé mon service de cantine-traiteur zéro gaspillage pour les plateaux de tournage, j’étais la seule.  Aujourd’hui, il y a au moins quatre épiceries zéro déchet [Mega Vrac, Vrac et bocaux, LOCO], un café zéro déchet [Le 5e café], deux fabricants de sacs à lunch et de sachets d’épicerie réutilisables [Fabrik Eco, SakSac]. Mon préféré, c’est API-Flex, un emballage alimentaire réutilisable fait par des apiculteurs donc à base de cire, de coton et de chanvre.

Ce serait donc rentable comme business?
C’est difficile, car on est encore marginalisés. Actuellement, 97% des québécois continuent de magasiner à l’épicerie et seulement 3% expérimentent les cycles courts et le commerce de proximité. Donc, la plupart des entrepreneurs comme moi arrive rapidement à atteindre la clientèle «d’initiés», mais après on plafonne. L’enjeu, c’est donc d’élargir la clientèle, d’où l’idée de créer un Festival zéro déchet. Ceci dit, vous verrez que dans cinq ou dix ans ans, le zéro déchet, ce sera quelque chose de tout à fait normal.

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