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L’ITHQ dénonce le «harcèlement» pour mettre en place une terrasse universellement accessible

Photo: Archives Métro

Attaqué en justice pour ne pas avoir rendu accessible leur terrasse aux personnes à mobilité réduite, l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec (ITHQ), établi à Montréal, assure chercher une mesure adéquate mais ne s’avance pas sur un échéancier précis.

«Ça frise le harcèlement», a réagi jeudi Me Francine Bertrand-Benne, conseillère de l’école hôtelière, avant d’ajouter «vouloir trouver une solution». Quelques jours plus tôt, comme l’indiquait Métro, le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) avait déposé une plainte auprès de la Commission des droits de la personne.

L’organisme, en charge de la défense des personnes à mobilité réduite, y dénonçait l’absence de mesure pour faciliter l’accès à la terrasse de l’établissement, inaugurée en juin 2017, aux clients en fauteuil roulant. Pour se rendre sur ce lieu extérieur, il faut en effet gravir trois marches, situées à l’intérieur du restaurant. Le RAPLIQ avait déjà dénoncé cette situation l’été passé, avant d’interpeller également l’arrondissement du Plateau–Mont-Royal, qui a délivré le permis pour ouvrir une telle terrasse. Ce dernier a par ailleurs soutenu la démarche du RAPLIQ.

Alors que ce dernier reproche à l’ITHQ de faire traîner ce dossier, celui-ci défend sa position, assure n’avoir «violé aucune norme» sur leur «terrain privé» et indique avoir pris contact avec l’École de technologie supérieure (ETS) de Montréal et le Centre collégial de transfert technologique de Lanaudière, afin de se pencher sur ce sujet qui comporterait, selon l’Institut, «des obstacles».

Si l’ITHQ n’a pas installé une rampe, dès la création de cette terrasse, c’est avant tout pour des raisons de sécurité envers ses étudiants, explique l’école. «En raison de la hauteur des marches, une telle rampe devrait être très longue et elle couperait la salle en deux, certifie Me Bertrand-Benne. Nos étudiants devraient alors enjamber cette passerelle.»

Assurant ne pas «manquer de volonté», l’ITHQ «garde espoir» de «trouver une solution» pour l’été prochain, mais l’idée d’un accès extérieur a été écartée. «Notre mission première, c’est l’éducation des jeunes, reprend-elle. Et nous voulons que les jeunes apprennent l’accueil des clients par l’intérieur.»

«Qu’ils nous fassent part de leurs réflexions, a soutenu la porte-parole du RAPLIQ, Linda Gauthier, après avoir pris connaissance de la réponse de l’ITHQ. Pour eux, c’est peut-être du harcèlement, mais pour nous, c’est de la discrimination. Le problème n’est pas de chercher une solution, mais de ne pas avoir pensé aux personnes à mobilité réduite dès le début.»

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