Occupation simpliste
C’est le moment de déchirer votre chemise ou votre blouse, allez-y! Une fille avoue en pleine télé qu’elle n’aime pas un homme rencontré quelques semaines plus tôt et dit se sentir mal à l’aise à l’idée de recevoir une maison et une ribambelle de prix parce qu’elle ne veut PAS faire croire qu’elle est amoureuse, et vous, vous la traitez de tous les noms? Permettez-nous d’être dubitatifs.
Bien entendu, ce «vous» ne s’adresse probablement pas à vous. Ni à personne de votre entourage. Vous n’avez certainement pas entendu près de vous dans les derniers jours : «Elle avait juste à prendre la maison et à se la fermer.» Bon point capitaines, mieux vaut faire semblant d’être en amour avec quelqu’un, de gagner les prix au risque de vraiment décevoir, voire de démolir un autre être humain en lui annonçant après quelques mois de vie commune que c’est terminé. Que ça n’a jamais cliqué. Au diable les sentiments humains et vive la cupidité. Savez-vous comment on appelle ça, une femme qui aurait accepté de faire ça sans rechigner? Une fraudeuse et une prostituée. Point final!
«Ben oui, mais c’est un jeu!» nous répondront les plus brillants des critiques à ce sujet (c’est dire!). Non. Nous sommes désolés, mais non. Une fille décide qu’elle n’a pas le goût de passer les prochains mois à faire du cocooning dans une nouvelle maison gratisss et à embrasser et coucher avec un homme dont elle ne veut pas comme amoureux; elle ne mérite pas de se faire insulter. Elle mérite notre respect. C’est tout.
Ils l’ont eue, leur maison, de toute façon! Comme quoi, en étant honnête, on peut parfois être récompensé aussi. C’est beau, c’est fini, tout ce raz-de-marée ridicule sur Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux? Good. Vous ne trouvez pas qu’on en a assez parlé? En tout cas, nous oui.
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Parlant d’occupation, les indignés du square Victoria ont décidé de déménager leurs pénates sur le mont Royal. Déchirerons-nous nos vêtements à ce sujet dans les réseaux sociaux? Permettez-nous d’en douter… Une question s’impose : si les protestataires étaient tous bronzés avec des six-packs et toutes refaites avec du collagène et des implants mammaires, en parlerait-on plus dans les médias? Un petit conseil aux prochains organisateurs de manifestations et d’indignation publique en tout genre : à l’avenir, mettez donc du beau monde dans les premières rangées de vos marches, devant les caméras… peut-être que là, vous réussirez vraiment à pénétrer les médias sociaux et traditionnels au Québec, parce qu’ici, pour créer un vrai débat passionné, ça prend des craques de boules et des pecs gonflés. À moins que, cette fois-ci, ce soit nous qui nous fassions accuser d’être simplistes… À vendredi!
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