L'amour existe encore
Marc-André Lemieux, Métro
En 1991, Céline Dion chantait L’amour existe encore. Signé Luc Plamondon, le titre traitait de l’amour inconditionnel que se vouent deux êtres dans un monde où règne le chaos.
Dix-sept ans plus tard, les paroles de la chanson ont pris un tout autre sens, car cet amour, c’est aussi celui entre la superstar et ses fans québécois.
Céline Dion entame ce soir une série de huit concerts au Centre Bell, du jamais vu pour une star de la musique. Les billets se sont d’ailleurs envolés en un temps record.
Le marathon montréalais de la diva survient au milieu d’une tournée mondiale qui est déjà passée par l’Afrique, l’Asie, l’Australie et l’Europe.
Il n’y a pas de doute : Céline Dion occupe une place de choix dans le cÅ“ur du public d’ici… et d’ailleurs.
«Même si elle obtient du succès à l’échelle planétaire, elle est restée accessible», note Geneviève Borne, qui a interviewé la chanteuse à plusieurs reprises lors de sa carrière de VJ à MusiquePlus.
Stéphane Laporte, qui réalise un documentaire sur la tournée actuelle de l’interprète, affirme que c’est son image de bonne fille et de mère généreuse qui contribue en partie à sa longévité dans l’industrie musicale.
«Son humanité est reconnue partout dans le monde et plus particulièrement au Québec, où le phénomène d’identification est décuplé, dit-il. Elle remplace tous nos athlètes canadiens qui ne gagnent pas de médaille aux Jeux olympiques!»
Chanteuse modèle
S’il n’existe pas plus beau compliment que de se faire imiter, alors Céline Dion est l’objet d’un culte sans fin. Au Québec, personne ne peut nier l’influence de la diva de Charlemagne.
Depuis la percée de la protégée de René Angélil à l’étranger, elles sont nombreuses à rêver d’une carrière internationale.
«Elles veulent toutes être comme Céline, indique Mike Gauthier de MusiMax. Il y a même certains pères qui ont abandonné leur job pour s’occuper de leur fille, parce qu’ils pensaient avoir la nouvelle Céline Dion entre les doigts.»
Denise Bombardier, qui a participé à l’écriture du dernier album francophone de la vedette, abonde dans le même sens.
«Elles essaient toutes de chanter comme elle, note-t-elle. Mais des Céline Dion, il n’y en aura jamais deux.»
Fidèle en amour
L’amour existe encore au sein de l’équipe de tournée de Céline Dion. Rejoint par téléphone à Boston, où la chanteuse a entamé, mardi soir, la portion nord-américaine de sa tournée Taking Chances, Claude «Mégo» Lemay parle avec beaucoup d’affection de celle qu’il côtoie depuis plus de 20 ans.
«Malgré son évolution et les pressions de l’industrie, elle est toujours restée fidèle aux membres de son entourage, souligne son chef d’orchestre. Je serai toujours là pour elle et je sais qu’elle sera toujours là pour moi.»
Gageons aussi qu’elle sera là pour les milliers de fans qui l’acclameront sans arrêt ce soir au Centre Bell.
À quoi peut-on s’attendre?
C’est ce soir, aux alentours de 21 h, que Céline Dion se produira à Montréal pour la première fois en huit ans. La star montera sur la scène du Centre Bell, là où elle avait défoncé l’année 2000 le 31 décembre 1999.
Depuis ce concert, notre diva nationale a donné naissance à un petit garçon, enregistré quelques albums et surtout, pris résidence dans la ville de Las Vegas, où elle a présenté pendant cinq ans le spectacle A New Day au Caesar’s Palace.
Afin d’en savoir plus sur les nouvelles aventures scéniques de Céline Dion, Métro s’est entretenu avec quelques personnalités connues qui ont assisté à l’une (ou plusieurs) des représentations de la tournée Taking Chances…
Denise Bombardier
Auteure (elle travaille à l’écriture d’un livre sur la tournée de la chanteuse)
- Céline Dion nous montre-t-elle une autre facette de sa personnalité avec ce nouveau spectacle?
- Définitivement. Et ceux qui ne la verront pas ont besoin de lunettes. Ça va chauffer dans la baraque!
Mike Gauthier
Animateur (il interviewe Céline depuis des années. En mai dernier, il est allé à Paris afin de réaliser, pour le compte de la chaîne MusiMax, une émission spéciale sur l’entourage de la chanteuse)
- Qu’avez-vous pensé de la nouvelle tournée?
- En spectacle, son répertoire prend une autre dimension. Je ne sais pas si c’est à cause de la mise en scène ou de la façon dont elle la chante – parce qu’elle chante encore mieux aujourd’hui qu’avant. Quand elle chante en français, il y a encore plus d’émotion. Elle est comme un funambule qui n’a pas besoin de bâton sur son fil de fer.
Stéphane Laporte
Auteur et concepteur
(il assume la réalisation d’un grand documentaire sur la tournée mondiale
de Céline Dion)
- À quoi peut-on s’attendre au spectacle de ce soir?
- À quelqu’un au sommet de son art. La bête de scène est lâchée lousse. C’est un spectacle beaucoup plus rock que celui qu’elle a présenté à Las Vegas. Elle explose. Elle touche à plusieurs genres musicaux, dont le rock et le soul, mais ça reste toujours du Céline Dion. Elle a sa propre signature.
Mégo
Chef d’orchestre de Céline
Les Montréalais peuvent-ils s’attendre à un concert différent de ceux qu’elle donne ailleurs dans le monde?
C’est sûr qu’au Québec, on va faire plus de chansons en français.
- Avez-vous une routine avant de monter sur scène?
- Céline chante toujours un rigodon. D’habitude, elle chante une chanson de Gilles Vigneault, mais elle en change les paroles.
- Comment vous sentez-vous à la veille de votre retour à Montréal?
- C’est l’endroit où on est le plus nerveux. Parce qu’on ne veut pas décevoir. On veut tellement que ça soit bon qu’on est toujours un peu sur les nerfs.
- Où sera Céline Dion dans cinq ans?
- Je sais qu’elle a très envie d’être avec sa famille. Mais peut-être qu’elle va partir en tournée et faire de nouveaux shows à Vegas.
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