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Le dossier du centre de tri prolonge le conseil municipal

Photo: Archives Métro

La séance du conseil municipal de la Ville de Montréal s’est prolongée jusqu’à après minuit lundi soir pour l’adoption d’un contrat de 29M$ à Rebuts Solides Canadiens qui opère le centre de tri des matières recyclables.

Alors que l’heure habituelle de levée de la séance de 22h approchait, le maire de Saint-Laurent, Alan De Sousa ne souhaitait pas compléter son temps de parole. La séance aurait été alors remise au lendemain.

Toutefois, les membres de l’administration de Valérie Plante ont voté pour prolonger la séance afin de terminer les discussions sur le contrat du centre de tri.

Depuis le retrait de la Chine du marché d’achat des matières recyclables en janvier, Rebuts Solides Canadiens avait avisé la Ville de son intention de cesser le tri des matières recyclables. Or, il s’agit du seul fournisseur de services de ce type à Montréal.

Pour éviter un arrêt du tri, un nouveau contrat de 29,2M$ a été octroyé par le comité exécutif à Rebuts Solides Canadiens. Celui-ci comprend 21,7M$ en partage des pertes potentielles pour 2018 et 2019.

Durant la prolongation, les membres de l’opposition, Ensemble Montréal ont émis de nombreux doutes sur ce contrat.

«Un investissement de 29M$ pour une période de 19 mois, sans plan d’affaires dans une installation inchangée, nous semble un investissement à risque», a plaidé le conseiller de Côte-de-Liesse, Francesco Miele. Celui-ci a aussi déploré le manque de vision au-delà de 2019, si le centre venait à fermer.

Le ton des échanges a beaucoup monté, chaque parti s’accusant d’allonger inutilement la séance. La présidente du conseil Cathy Wong a rappelé les élus à l’ordre à plusieurs reprises leur intimant d’être «respectueux» malgré la fatigue.

Ensemble Montréal a proposé trois amendements à la proposition de contrat. Deux ont été refusé et un, soit de demander une reddition de compte plus serrée à Rebuts Solides Canadiens, a été adopté par les élus.

Les points de procédures parlementaires ont également fusé. Les élus de l’administration ont refusé une demande d’ajournement.

Puis, tentant pour une énième fois de remettre le vote sur le contrat à mardi matin, Ensemble Montréal a proposé de transformer la séance en plénière pour accueillir des fonctionnaires qui pourraient répondre aux questions des élus sur le centre de tri. Cette autre demande a également été refusée par l’administration, majoritaire au conseil municipal.

Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, a même avancé que ce contrat s’apparentait à une subvention à une entreprise privée, ce qui est interdit par la loi, pour demander un avis juridique aux services de la Ville.

«Il y a une crise, ce qui implique qu’il y a une certaine urgence d’agir. On ne peut pas laisser l’entreprise à elle seule à ce stade-ci. L’enfouissement n’est pas une option, c’est complètement irresponsable», a fini par défendre le responsable de l’environnement au comité exécutif, Jean-François Parenteau, après près de deux heures de débats.

«On a pris un engagement il y a dix ans», a-t-il indiqué, rappelant que pendant des années la Ville a engrangé des bénéfices, mais que l’entente prévoyait aussi la séparation des pertes entre l’entreprise et la Ville de Montréal.

«On a évalué sur un scénario catastrophe, est-ce qu’on va dépenser tous les 29M$ probablement pas», a-t-il poursuivi, juste avant que la motion soit adoptée, quelques minutes après minuit.

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