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Nigeria: au moins 10 morts dans des attaques de bandes armées dans le nord

Rédaction - Agence France-Presse

Au moins 10 personnes ont été tuées dans des attaques de villages dans le nord du Nigeria, en proie à la violences de bandes armées, ont déclaré jeudi à l’AFP la police et des sources locales.

Mercredi, de présumés voleurs de bétail ont attaqué quatre villages du district Birnin Magaji, dans l’État de Zamfara, apparemment en représailles au meurtre d’un des leurs par des milices locales.

Selon le porte-parole de la police de l’État de Zamfara, Mohammed Shehu, « 10 personnes ont été tuées par les bandits », qui ont tiré indistinctement sur la population.

« D’après nos informations, les assaillants se sont enfuis dans la forêt de Rugu dans l’Etat voisin de Katsina », a déclaré Shehu.

Deux habitants ont confirmé ces attaques, faisant toutefois état d’un bilan plus lourd de 26 personnes tuées. « Nous avons perdu 26 personnes dans les attaques contre (les villages de) Dutsin Wake, Oho, Badambaji et Kabingiro », a déclaré un habitant de Dutsin Wake, Dantani Bube.

Selon un autre habitant joint par téléphone, Lawwali Maishanu, 17 personnes ont été tuées à Dutsen Wake, sept à Oho, une à Badambaji et une à Kabingiro.

Ces attaques faisaient suite au meurtre d’un « bandit » présumé par des miliciens locaux sur un marché local quelques jours plus tôt. « Les miliciens ont reconnu un membre des bandes armées qui terrorisent les communautés de la région et lui ont tranché la gorge », a déclaré M. Maishanu, affirmant que les bandits étaient depuis lors à la poursuite des miliciens, dont ils ont attaqué les villages.

Le 2 juin, des voleurs de bétail avaient tué 23 personnes dans le village voisin de Zanoka, après une première attaque repoussée par des miliciens.

Les enlèvements contre rançon et les vols de bétail à grande échelle sont devenus courants dans les communautés rurales de l’État de Zamfara, où l’essentiel de la population, majoritairement musulmane, vit de l’élevage, de la chasse et de l’agriculture dans une grande pauvreté.

Depuis plusieurs années, des membres des communautés rurales se sont organisées en milices civiles d’auto-défense, mais eux-mêmes sont accusés de se livrer à de nombreuses exactions par vengeance, donnant lieu à des affrontements sanglants avec les bandits.

Ce cycle de violences criminelles s’ajoute aux troubles sécuritaires dus au conflit sanglant entre éleveurs nomades musulmans et agriculteurs sédentaires chrétiens qui augmente depuis le début de l’année dans la ceinture fertile du Nigeria (de l’État de Kaduna à l’Etat de l’Adamawa).

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