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Trump blâme Beijing pour le froid avec Pyongyang

President Donald Trump listens during a discussion for drug-free communities support programs, in the Roosevelt Room of the White House, Wednesday, Aug. 29, 2018, in Washington. (AP Photo/Alex Brandon) Photo: Alex Brandon/Associated Press

Donald Trump a une nouvelle fois accusé mercredi la Chine d’avoir une responsabilité majeure dans la paralysie des discussions actuelles avec la Corée du Nord, se gardant d’adresser la moindre critique au régime de Pyongyang.

“La Chine complique grandement les choses sur les relations avec la Corée du Nord”, a lancé le président américain depuis la Maison Blanche, tout en réaffirmant haut et fort avoir “une relation fantastique” avec Kim Jong-Un.

L’impasse actuelle est une source de frustration palpable pour le locataire de la Maison Blanche qui rêve de démontrer avec le dossier nord-coréen qu’il peut, grâce à ses talents auto-revendiqués de négociateur, réussir là où tous ses prédécesseurs, républicains comme démocrates, ont échoué.

La pilule est d’autant plus amère qu’il s’est longtemps montré très optimiste –faisant preuve d’une grande naïveté selon ses détracteurs– sur l’impact de sa rencontre avec l’héritier de la dynastie des Kim, qui règne d’une main de fer sur la Corée du Nord depuis plus de 60 ans.

“Il n’y a plus de menace nucléaire de la part de la Corée du Nord”, avait-il lancé dans un tweet désormais célèbre après avoir quitté la cité-État. “Le président Obama disait que la Corée du Nord était notre plus gros et plus dangereux problème. Ce n’est plus le cas — dormez bien ce soir!”.

Le 45e président des Etats-Unis martèle une équation simple: la Chine met des bâtons dans les roues du processus diplomatique en cours en raison des différends commerciaux entre Washington et Beijing qui s’invectivent à coups de droits de douane sur des milliards de dollars de marchandises.

“Nous verrons ce qui va se passer (avec la Corée du Nord) mais je me devais d’agir sur la Chine concernant le commerce car c’était vraiment injuste pour notre pays”, a-t-il asséné mercredi, déplorant que ses prédécesseurs aient “fermé les yeux” sur ce dossier.

Il y cinq jours, lorsqu’il avait déjà mis en cause la Chine pour justifier l’annulation d’un nouveau déplacement de son secrétaire d’État Mike Pompeo à Pyongyang, Beijing avait vertement réagi, dénonçant des déclarations “contraires à la réalité et irresponsables”.

Dans une série de tweets publiés mercredi soir, le président américain est revenu sur la suspension des manœuvres militaires alliées sur la péninsule coréenne, concession surprise et controversée annoncée lors du sommet de Singapour.

Après un message pour le moins confus la veille du Pentagone sur ce thème, il a réaffirmé sa conviction qu’il y avait “aucun raison à ce stade” de dépenser “d’importantes sommes d’argent” pour ces exercices, tout en soulignant qu’il pouvait les remettre en place à tout instant s’il le jugeait nécessaire.

L’annulation, vendredi à la dernière minute, de la visite de M. Pompeo a été le premier signe tangible d’un blocage dans les discussions.

Elle semble avoir été décidée lorsqu’il est devenu manifeste que le chef de la diplomatie américaine n’allait pas obtenir ce qui était en discussion à savoir, selon plusieurs observateurs, un échange “déclaration contre déclaration”.

D’un côté, les États-Unis devaient travailler à une déclaration mettant fin à la guerre de Corée, qui ne s’est conclue en 1953 que par un simple armistice. De l’autre, la Corée du Nord devait fournir une déclaration de ses installations nucléaires, sorte d’inventaire préalable à toute vérification et démantèlement.

Selon le média américain en ligne Vox, qui cite plusieurs sources proches des négociations, Donald Trump a promis oralement à Kim Jong-Un, lors du huis clos de Singapour, de signer une déclaration mettant fin à la guerre de Corée rapidement après ce sommet, et les Nord-Coréens se sentent maintenant floués.

Interrogée mercredi sur cette promesse, la porte-parole du département d’État Heather Nauert n’a pas été en mesure de confirmer ou de démentir.

“Nous pensons que la dénucléarisation doit intervenir avant de nous engager dans d’autres domaines”, a-t-elle toutefois déclaré. Priée de dire si ces “autres domaines” comprenaient une telle déclaration de fin de guerre, elle répondu “oui”.

Certains observateurs estiment en outre que le régime de Kim Jong-Un préférerait un traité de paix en bonne et due forme plutôt qu’une simple déclaration.

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