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Trains de banlieue: des solutions «hors transport en commun» recherchées

Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que les trains de banlieue des lignes Deux-Montagnes et Mascouche n’atteindront plus le centre-ville de Montréal à compter du 1er janvier 2020 en raison des travaux de construction du Réseau express métropolitain (REM), peu de solutions sont envisagées pour déplacer près de 15 000 usagers du transport en commun quotidiennement. Un «forum» est organisé mercredi pour trouver de nouvelles idées «hors transport en commun».

Trajectoire Québec a lancé un appel, lundi, aux citoyens usagers des lignes Deux-Montagnes et Mascouche pour venir en grand nombre assister à ces rencontres. Sur les réseaux sociaux, l’organisme indique qu’ils sont «peu à avoir mentionné leur intérêt à y participer».

Le «forum d’idéation», organisé par CDPQ Infra et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), aura lieu en plein milieu de semaine, de 8 à 17h, ce qui a fait réagir l’usagère de la ligne Deux-Montagnes, Magali Barré. Pour celle qui a contribué à organiser la manifestation, en septembre dernier, pour protester contre le REM et la fermeture d’un tronçon de la ligne Deux-Montagnes en direction de Montréal, l’événement n’aurait jamais dû être organisé avec un tel horaire, soit le même que plusieurs travailleurs.

«Ils n’y ont pas pensé probablement. Ça démontre un manque de considération complet par rapport aux usagers», a-t-elle pesté, se demandant même si la date et l’heure n’ont pas été choisies pour dissuader les gens de venir.

Pour le porte-parole de CPDQ Infra, Jean-Vincent Lacroix, il est essentiel que des usagers soient présents puisque l’exercice s’adresse à eux. «Il y en a qui seront présents. On est content et on les remercie d’avance. Ils sont essentiels pour nous. On veut être certain que la réflexion émane de leur réalité», a-t-il indiqué.

L’ARTM doit dévoiler ce mois-ci des solutions de transport en commun alternatives pour se rendre de la gare du Ruisseau et Mont-Royal jusqu’à la gare Centrale. «Je m’attends à être épaté, subjugué», a ironisé Mme Barré.

Le covoiturage, la solution ?
S’il y en a un qui attend avec impatience des nouvelles de l’ARTM, c’est bien le fondateur et président-directeur général de Netlift, Marc-André Ducas, qui entend proposer ses services de covoiturage aux usagers des trains de banlieue en 2020. Il a déposé un rapport complet de son projet à l’ARTM et au ministère des Transports. Son idée : suggérer aux usagers de partager une voiture tous les jours pour aller au travail, en déboursant le même montant que leur abonnement mensuel au train de banlieue.Toutefois, les conducteurs, soit les anciens usagers, seront payés à la fin du mois, après que Netlift aura prélevé de 15$ à 20$ de frais de fonctionnement.

M. Ducas attend d’obtenir l’aval du ministère des Transports ou de l’ARTM pour lancer son projet, qui nécessite d’être subventionné par des fonds publics.

Pour le porte-parole de CDPQ Infra, la journée de mercredi permettra d’identifier plusieurs solutions, «à différentes échelles», et pas seulement celle de Netlift. Même son de cloche du côté de l’ARTM, qui envisage sérieusement le covoiturage, mais sans en offrir le monopole à Netlift.

«Le but est d’utiliser le covoiturage en général. On ratisse plus large que juste un fournisseur potentiel», a indiqué Fanie Clément St-Pierre, la porte-parole de l’ARTM.

Le covoiturage est pourtant loin de faire l’unanimité chez les usagers du train de banlieue. Sur leur groupe Facebook, Mouvement/Rallye Train Deux-Montagnes ils sont nombreux à être réticents à ce mode de transport, qui ne leur fera pas échapper au trafic et qui est loin de posséder les mêmes avantages que le train.

Pour Mme Barré, le covoiturage est une bonne idée «dans l’absolu», mais il ne règlera pas tous les problèmes. «Le covoiturage, ça marche dans le monde merveilleux où les gens vont au même endroit à la même heure et sans imprévu. Il se passe quoi si ton covoitureur tombe malade», s’est-elle interrogée.

M. Ducas lui, s’impatiente devant la longueur des procédures. Pour lui, il sera bientôt trop tard pour trouver une solution pour toutes ces personnes. «Ça commence à être un problème pour les employeurs qui vont perdre des gens. Je ne vois pas trop comment on peut prendre 1000 personnes dans un train et, avec un coup de baguette magique, en 13 mois, faire comme si ça n’existait pas. Il faut les mettre quelque part», s’est-il alarmé.

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