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Dermot Kennedy en deux temps

Dermot Kennedy
Dermot Kennedy sera de retour à Montréal en mars 2020. Photo: Chantal Levesque/Métro
Sébastien Larocque - Métro

Simple, détendu et confiant; tel est Dermot Kennedy hors scène. Ancré, émotif et puissant; voici comment se présente le chanteur irlandais sous le feux de la rampe.

Rencontré dans sa loge du MTelus quelques heures avant son spectacle de vendredi, le musicien affirme ne pas être nerveux, mais plutôt fébrile.

Un contraste assez frappant avec ses états d’âme sur scène.

«Absolument! répond-il instantanément quand on lui demande s’il entre dans un autre univers sur scène. C’est très important pour moi. Je pense que j’ai besoin de l’être si je demande aux gens de laisser le monde réel derrière eux et de vivre cette expérience avec moi. Je dois faire le voyage avec eux et vivre ces émotions.»

Une affirmation qu’il a facilement prouvée vendredi soir. Kennedy n’a pas chômé, enchaînant ses chansons chargées d’émotion, l’une après l’autre, devant une autre salle remplie au maximum de sa capacité.

Oui, une autre, parce que l’artiste cumule les spectacles à guichets fermés en Amérique du Nord depuis le début de sa tournée. Phénomène qu’il peine parfois à s’expliquer, puisque de son propre aveu, il ne se produit qu’au Canada et aux États-Unis. Du moins pour l’instant…

«On surfe sur la vague en ce moment, avoue-t-il. Au moment de mettre les billets en vente, je ne pouvais m’empêcher de penser à la grandeur des salles. J’espérais que les gens reviendraient.»

C’était d’ailleurs la troisième fois que Dermot Kennedy s’arrêtait dans la métropole. Il avait notamment été de passage à Osheaga en 2018.

Chose certaine, l’artiste impressionne par sa puissance vocale. Il est aussi en plein contrôle de son registre, de la scène et de la foule. Par les émotions, il parvient à capter l’attention de son public.

Faut dire que la carrière musicale de Dermot Kennedy a déboulé d’un trait. Il y a à peine cinq ans, le musicien de 27 ans jouait sur le bord des rues de son Irlande natale.

«La grande différence maintenant… c’est que les gens sont là parce qu’ils veulent y être. Dans les rues, c’est une audition à l’aveugle chaque fois. On essaie d’impressionner les gens qui passent, qui ne s’attendent pas forcément à voir quelqu’un jouer.»

Durant les cinq dernières années, Kennedy aura vu plusieurs personnes passer ou s’arrêter devant lui, mais rien ne se compare à la croissance personnelle que l’expérience lui a apportée.

«J’ai appris tout ce que ça impliquait d’être musicien. Encore aujourd’hui, je ne le crois pas. Mais c’est ce que j’aime faire, donc je ne le vois pas vraiment comme du travail.»

«J’ai appris beaucoup de choses sur le plan de l’écriture, dit celui qui a commencé à écrire des paroles à l’âge de 16 ans. J’ai appris à être plus ouvert sur ma créativité. J’ai appris à ne pas m’attacher à mes choses.»

Il le dira lui-même: il n’y pas de recette parfaite pour écrire une chanson.

«Ça change tout le temps. Parfois, j’écris des paroles et je compose à partir d’une phrase. Des fois, c’est l’inverse, on trouve une mélodie et on y ajoute des paroles. Il y a des gens qui s’assoient devant leur piano le matin et y restent jusqu’au soir… Parfois, ça donne des résultats, mais pas tout le temps.»

Peu importe la méthode, le résultat plaît visiblement à ses fans, qui ont chanté avec lui toute la soirée. Certaines ont même laissé tomber quelques larmes, notamment durant Outnumbered.

Reste que pour l’artiste, l’inspiration puisée dans son enfance et dans les paysages irlandais demeure une formule gagnante.

«L’écriture de chansons est un aspect important de la culture irlandaise, ajoute-t-il. L’histoire de la musique en Irlande est inspirante. C’est une question de préserver cet héritage aussi.»

Dermot Kennedy sera de retour à Montréal pour une quatrième fois le 2 mars 2020 à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Les billets sont déjà en vente.

Du football à la musique

Si Dermot Kennedy parcourt l’Amérique du Nord d’un bout à l’autre, la musique n’a pas toujours été son seul créneau.

S’il a appris à jouer de la guitare à l’âge de 10 ans, le football a occupé une partie très importante de sa vie. À un point où Kennedy affirme en entrevue que le sport était une «obsession» pour lui.

«J’ai pratiqué les deux disciplines en parallèle pendant un bon bout de temps, confie-t-il. Pour moi, ce sont deux obsessions très similaires. Les ambitions sont similaires, la passion est similaire, la motivation pour réussir est similaire. Je pense que les deux domaines sont très liés. Les deux me procuraient la même sensation. Ils m’apportaient une tranquillité d’esprit.»

Son chemin l’a tout de même mené à faire des études en musique classique au collège. À quel moment donc est-ce que la musique a pris le dessus?

«J’écrivais des chansons à 16 ans. Mais je ne me suis jamais dit : “Je peux faire de cela un job.” J’ai toujours pris plaisir à le faire. Ce que je fais aujourd’hui, c’est ce que je faisais même au collège. À la longue, c’est devenu mon champ d’intérêt principal.»

Son choix se sera jusqu’ici avéré le bon. Son album Whitout Fear, paru le 4 octobre, est au sommet du UK Albums Chart depuis le 11 octobre. C’est le premier artiste irlandais à atteindre ce plateau depuis Ronan Keating, en juillet 2000.

De plus, sa chanson Power Over Me a été sacrée platine au Canada jeudi dernier.

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