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«Les plus belles années d’une vie»: se souvenir des belles choses

Les plus belles années d’une vie, qui réunit Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, prend l’affiche aujourd’hui. Photo: Collaboration spéciale

Claude Lelouch revisite le chef-d’oeuvre de sa carrière avec son nouveau film Les plus belles années d’une vie, qui reprend les personnages de son classique de 1966 Un homme et une femme.

Selon Claude Lelouch, on a tous une histoire d’amour qui a laissé des traces. 

Pour le cinéaste français, c’est certainement la sortie en 1966 du long métrage Un homme et une femme, qui lui a apporté la célébrité… ainsi qu’une Palme d’Or et l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. 

Il s’agissait d’une magnifique et intemporelle romance sur des amants (Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant) qui s’aimaient sans pouvoir vivre ensemble… et qui ont la chance aujourd’hui de remettre les compteurs à zéro.

«J’avais envie de retrouver ces deux personnages pour expliquer la force du présent, raconte le cinéaste au bout du fil. Le présent est la seule chose qui nous appartienne, qui n’est jamais décevant.»

«Je crois que c’est la première fois dans l’histoire du cinéma qu’un cinéaste peut retrouver les deux acteurs principaux de son film principal, 53 ans plus tard. C’est le miracle de la vie qui a pu faire ce film.»

Claude Lelouch, réalisateur, à propos de son film Les plus belles années d’une vie

«J’étais très ami avec Jacques Brel et il est venu me voir quelques jours avant sa mort en me disant: « Tu ne peux pas savoir que depuis que je sais que je vais partir, je fais les choses comme si c’était la dernière fois et je les apprécie. Alors qu’avant, je n’appréciais rien du tout. » C’est un peu le sujet du film. Que l’amour n’a pas d’âge, même quand on a plus de 80 ans.»

Le réalisateur de 82 ans carbure à l’amour, ayant passé les six dernières décennies et 49 films à en parler. En entrevue, ce mot revient d’ailleurs régulièrement dans la bouche de l’éternel romantique…

«L’amour n’a pas changé depuis la nuit des temps, expose le créateur de L’aventure c’est l’aventure. Ce qui change en ce moment, ce sont les rapports hommes/femmes. Quand on aime les femmes, on les respecte. J’aime les femmes, elles m’ont fait grandir, ce sont elles qui m’ont tout appris. Ce film est un hommage aux femmes.»

À Anouk Aimée qui ensoleille le récit de son sourire éternel. Puis aussi à l’émouvant Jean-Louis Trintignant, dont le personnage perd peu à peu la mémoire et qui semble revivre en renouant avec sa dulcinée. Un véritable testament pour ces deux légendes du septième art qui sont sorties de leur retraite et qui ne tourneront peut-être plus jamais.

Devant le sablier du temps qui s’écoule inéluctablement, Claude Lelouch demeure lucide.

«Je pense que la mort est un truc formidable, parce qu’il n’y a personne qui est venu s’en plaindre, lance en riant l’homme derrière Vivre pour vivre. Je me rapproche de cette ligne d’arrivée, comme tout le monde. Et je me sers du cinéma pour essayer de dire aux gens que la vie n’est pas aussi dégueulasse qu’on veut nous le faire croire.»

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