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«The Circle»: Testé sur des humains

Fugueuse

Peu après le début de l’année, un coup la poussière du Bye bye retombée, un murmure s’est emparé de mes médias sociaux à propos d’une nouvelle téléréalité dévoilée sur Netflix sans tambour ni trompette.

The Circle, c’est l’adaptation américaine d’un concept britannique mettant en scène des participants à l’intérieur d’un complexe résidentiel.

Par contre, ces individus ne se rencontreront jamais en vrai. L’entièreté des interactions entre les participants se fait avec l’aide d’un réseau social similaire à Facebook en circuit fermé pour les besoins de l’émission.

Ce cercle, utilisé par les joueurs et la production, sera la locomotive de cette téléréalité où les candidats doivent se donner des notes, évaluer leurs performances, interagir et, ultimement, récompenser un(e) seul(e) gagnant(e) d’un prix de 100 000$.

Le public n’est aucunement engagé dans la décision et tout repose sur les épaules des joueurs.

Pour ajouter à la complexité de l’entreprise, il est permis de jouer en incarnant virtuellement quelqu’un d’autre que sa propre personne.

Autrement dit, des participants du cercle ont des faux comptes et les autres participants ne le savent pas tant et aussi longtemps que les candidats ne sont pas éliminés de l’aventure.

Avec cette prémisse où tout est permis, chaque discussion devient une enquête, chaque vote, une tentative d’avancer dans le jeu, et chaque interaction, une représentation de ce que le candidat considère comme sa meilleure version pour séduire les autres.

C’est un peu la même chose que regarder des humains dans un zoo construit à l’ère des médias sociaux, un peu comme les vestiges d’une civilisation oubliée.

Des rats en cage

La prémisse de la série est simple et les événements sont rares. Comme les participants ne sortent jamais de leur appartement, ou presque, toute l’action se déroule devant des écrans alors que le cercle dicte les consignes et les activités.

Les discussions, en privé ou en groupe, se font par l’intermédiaire des écrans, et les alliances, aussi fragiles que virtuelles, sont méticuleusement planifiées avec des fondations à même une plage au bord de la mer.

Le public est donc appelé à regarder des gens tourner en rond dans une pièce durant des heures.

C’est un peu la même chose que regarder des humains dans un zoo construit à l’ère des médias sociaux, un peu comme les vestiges d’une civilisation oubliée.

Ici, les individus ne sont que des commandes vocales derrière une application qui s’occupe de donner vie à leurs mots et à leurs intentions avec des lettres, des images et, surtout, des émojis.

L’amour se manifeste avec des cœurs dans les yeux d’une tête jaune entre deux phrases d’un flirt à distance sans aucun rapprochement.

C’est à la fois terrifiant et fascinant.

C’est aussi particulièrement révélateur des travers des médias sociaux qui, malgré leurs nobles intentions, ne rapprochent pas forcément les gens. On parle plutôt de la création d’une existence parallèle où l’identité est variable selon la personne qui la reçoit.

The Circle, c’est l’exagération de notre quotidien avec des individus particulièrement exubérant. C’est un sketch d’une émission de fin d’année sans les maquillages complexes et l’écriture frileuse. C’est aussi la démonstration concrète qu’on s’éloigne tranquillement, mais sûrement, de la vie sociale en communauté.

L’individu est mort – vive l’individu.

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