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Catalogne: Puigdemont et Comin font leur entrée au Parlement européen

Puigdemont
Carles Puigdemont Photo: Michele Tantussi/Getty Images
Rédaction - Agence France Presse

L’indépendantiste catalan Carles Puigdemont a fait son entrée lundi au Parlement européen à Strasbourg en accusant l’Espagne, qui réclame la levée de son immunité parlementaire, de «ne plus respecte(r) l’État de droit» de l’Union européenne.

«La crise catalane a un impact direct sur les fondements de l’Union européenne (…) C’est le moment que l’Union européenne s’engage», a déclaré Carles Puigdemont, en critiquant l’absence d’Oriol Junqueras. Le vice-président indépendantiste emprisonné en Espagne a vu le Parlement européen lui retirer son mandat d’eurodéputé.

«Si l’Union européenne était vraiment un espace d’union, de liberté et de droit, aujourd’hui Oriol Junqueras devrait être avec nous, parce qu’il a le même droit que nous, il a reçu plus d’un million de voix. Mais cette liberté n’est pas respectée», a-t-il déploré au cours d’un point de presse avec Toni Comin. Également élu député européen, il avait, comme lui, fui à Bruxelles pour échapper à la justice espagnole après la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Oriol Junqueras, toujours emprisonné

Resté en Catalogne, Oriol Junqueras, ancien numéro deux du gouvernement catalan et membre d’un autre parti indépendantiste que Puigdemont, a été condamné en octobre à 13 ans de prison et d’inéligibilité pour sédition et détournement de fonds.

En décembre, la Cour de justice de l’UE, saisie par l’Espagne, avant sa condamnation, avait estimé qu’il bénéficiait, comme Carles Puigdemont et Toni Comin, d’une immunité depuis le jour de son élection au Parlement européen.

Mais le 3 janvier, la Commission électorale espagnole lui a retiré son mandat de député européen. Cette décision a été confirmée jeudi par la Cour suprême à Madrid et le Parlement européen lui a retiré son mandat vendredi.

Jamais condamnés en Espagne, où ils ne sont pas retournés depuis 2017, Carles Puigdemont et Toni Comin se sont basés sur cette reconnaissance d’immunité pour venir pour la première fois occuper leur siège d’eurodéputé lors d’une session plénière.

Un juge espagnol a demandé vendredi au Parlement européen de suspendre leur immunité. Les deux élus indépendantistes sont par ailleurs sous le coup d’un mandat d’arrêt.

«Je n’ai pas peur d’être extradé par les autorités françaises», a affirmé Carles Puigdemont.

Le porte-parole du Parlement européen Jaume Duch a seulement indiqué que l’institution avait «reçu cette demande» de levée d’immunité, qui doit encore être étudiée par les services juridiques du Parlement avant que le déclenchement de la procédure d’examen ne soit annoncé officiellement dans l’hémicycle.

Lundi, le président du Parlement européen, l’Italien David Sassoli, s’est contenté de «prend(re) acte» de l’élection de Carles Puigdemont et Toni Comin, qui ont brandi dans l’hémicycle une affiche représentant Oriol Junqueras.

En début d’après-midi, les deux élus avaient été accueillis à leur arrivée devant le bâtiment strasbourgeois par environ 200 partisans indépendantistes, agitant des drapeaux catalans.

«Nous aimerions que la justice européenne fasse respecter la loi à l’Espagne. Oriol Junqueras devrait être ici», a estimé Joan Antoja, 72 ans, venu de Campins.

«C’est un jour de célébration de grande joie (…) mais c’est aussi un jour de revendication», a déclaré l’actuel président de la Catalogne, Quim Torra, venu spécialement à Strasbourg.

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