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Les commerçants du marché Jean-Talon toujours au poste

La Ferme Lussier s'est tourné vers un service de livraison pour servir ses clients. Photo: Emmanuel Delacour

Malgré une importante baisse d’achalandage et la mise en place de mesures sanitaires strictes, les vendeurs de fruits et légumes du Marché Jean-Talon persévèrent en ce temps de pandémie du coronavirus.

Mercredi, 10h, c’est l’ouverture des lieux. Déjà des files se forment aux deux entrées des côtés nord et sud du «mail hivernal». C’est ici que l’arrivée des clients est contrôlée.

Un à un, les visiteurs prennent le temps de se laver les mains dans les éviers installés à cet effet, avant de pénétrer dans l’édifice sous le regard d’agents de sécurité.

La file d’attente au marché Jean-Talon.

Une centaine d’entre eux pourront entrer à la fois. Les autres devront attendre.

C’est désormais le quotidien du Marché Jean-Talon, qui à l’instar des épiceries et pharmacies du Québec, veille désormais à assurer des mesures de distanciation et d’hygiène pour endiguer la propagation de la COVID-19.

Ce virus a néanmoins porté un coup dur aux commerçants.

Les statistiques exactes de l’achalandage ne sont pas encore connues, mais «on observe une diminution de près de la moitié des consommateurs», indique Nicolas Fabien-Ouellet, directeur général par intérim de la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal (MPM).

Plusieurs commerçants ont été obligés de fermer temporairement leur boutique. Deux fleuristes et le magasin des Amoureux du terroir font partie du lot. D’autres n’ouvrent que quelques jours par semaine, avec un service réduit, note M. Fabien-Ouellet.

La vie continue

En dépit de tout cela, peu après l’ouverture, plusieurs dizaines de personnes s’affairent à compléter leurs emplettes.

Même en milieu de semaine, alors que la Ville de Montréal reconduit l’état d’urgence sur le territoire de l’agglomération, la vie continue ici.

«Comme les épiceries, les marchés publics sont des services essentiels. On nourrit les gens», rappelle M. Fabien-Ouellet.

Et comme les épiceries, il aura fallu s’adapter afin de poursuivre les opérations. Tous les kiosques de maraîchers sont maintenant munis d’écrans de plexiglas ou de plastique transparent séparant la clientèle des vendeurs.

À l’étal de la Ferme René Lussier, les employés n’arrêtent pas une seconde. Pourtant, les tablettes sont presque vides, à part pour un petit lot de tomates «ancestrales» mises en vente sur place.

C’est le service de livraison qui occupe tant les marchands. Chaque jour, entre 30 et 35 commandes sont passées, ce qui permet au détaillant de poursuivre ses opérations.

«Dès qu’on a vu que la fréquentation diminuait dans les commerces, on s’est tourné de bord pour faire de la livraison» – France Bisson, propriétaire du kiosque de la Ferme René Lussier.

Les livreurs vont un peu partout dans les quartiers avoisinants, Rosemont – La Petite-Patrie, Villeray, Westmount, explique-t-elle.

Pour sa part, la Ferme des Moissons compte sur les réseaux sociaux pour faciliter la vie de sa clientèle.

«On offre la liste des produits disponibles et de leurs prix sur notre page Facebook. Comme ça, les gens n’ont pas à passer trop de temps dans le marché, ils peuvent venir et prendre leur commande rapidement», souligne Daniel Brais, propriétaire.

La rapidité, c’est l’objectif. L’époque où les clients pouvaient flâner et déambuler d’un kiosque à l’autre semble pour le moment révolue.

D’ailleurs, le Marché a été forcé de modifier ses heures, les faisant passer de 10h00 à 17h00 du lundi au jeudi et de 9h00 à 17h00 les vendredis et samedis. Comme les épiceries, le marché Jean-Talon est fermé le dimanche.

Le stationnement intérieur situé au sous-terrain est présentement inaccessible. Des espaces de stationnement extérieurs habituellement réservés aux commerçants ont été libérés pour faciliter l’accès aux lieux, et ce, gratuitement.

Une quinzaine de commerces offrent un service de livraison, dont la liste est disponible sur le site de la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal (MPM).

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