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Coronavirus: le marché immobilier montréalais pourrait connaître sa plus forte baisse en 50 ans

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Le centre-ville de Montréal Photo: Josie Desmarais/Métro

La crise du coronavirus pourrait entraîner la plus forte baisse du prix de vente sur le marché immobilier du Grand Montréal depuis un demi-siècle, selon un rapport.

Le secteur résidentiel de la région métropolitaine a continué sur sa lancée au cours des trois premiers mois de l’année alors que la valeur des propriétés a augmenté de 7,2% par rapport à la même période l’an dernier, selon un rapport de l’agence immobilière Royal LePage publié mardi. Celui-ci souligne d’ailleurs que l’est de Montréal et la Rive-Sud sont les deux secteurs qui ont connu les croissances les plus prononcées.

La pandémie du coronavirus vient toutefois brouiller les cartes. Depuis plusieurs semaines, plusieurs secteurs de l’économie sont mis sur pause pour des raisons de santé publique. Une situation qui pourrait affecter la demande sur le marché résidentiel.

Dans ce contexte, l’agence immobilière a réalisé deux scénarios. Le premier prévoit une baisse de la valeur des propriétés de 0,5% en 2020 si l’économie reprend d’ici la fin du printemps.

«S’il y a une reprise au deuxième trimestre, l’impact à la fin de l’année sera négligeable. Les prix vont rester relativement stables parce que le marché va prendre quelques semaines ou quelques mois à reprendre», souligne à Métro le directeur général de Royal LePage pour le Québec, Dominic St-Pierre.

Baisse historique

L’autre scénario entrevoit plutôt une chute des prix de 3,5% dans le Grand Montréal si les mesures d’isolement social perdurent jusqu’à la fin de l’été.

«Si la reprise prend plus de temps, il pourrait y avoir plus de pertes d’emplois et la fermeture d’entreprises, ce qui pourrait prolonger les impacts sur le marché résidentiel», explique M. St-Pierre. Il s’agirait alors de «la plus grosse baisse sur le marché immobilier au cours des 50 dernières années», ajoute-t-il. 

Le nombre de mises en chantier d’habitations a d’ailleurs chuté de 43% le mois dernier dans le Grand Montréal, selon de récentes données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement

«Dans une période d’incertitude économique, quand les gens ont perdu leur emploi de façon permanente, c’est là où ils ont moins confiance dans le marché de la vente.» -Dominic St-Pierre

Un service essentiel

Dimanche, le gouvernement Legault a décidé d’élargir quelque peu la liste des services essentiels. Ainsi, à partir de lundi prochain, les entrepreneurs pourront reprendre les activités de construction et de rénovation dans le secteur résidentiel afin de compléter les unités de logement prévues d’ici au 31 juillet. Une initiative qu’a prise Québec pour éviter que la pandémie ne crée une crise du logement alors qu’une mise sur pause prolongée dans la construction résidentielle aurait potentiellement retardé la livraison de milliers de propriétés attendues d’ici à la période des déménagements, le premier juillet.

S’il salue cette décision, Dominic St-Pierre presse Québec d’inclure également le secteur de la revente sur le marché résidentiel dans cette liste. Actuellement, la revente de propriétés est mise sur pause par la crise du coronavirus.

«C’était important pour le gouvernement de le faire pour la construction neuve. C’était pressant de le faire. Mais rapidement, ce sera important de le faire aussi pour la revente parce que ce n’est pas tout le monde qui peut s’acheter une maison neuve», évoque M. St-Pierre. Ce dernier craint qu’autrement, des personnes ayant mis en vente leur logement ne réussissent à en trouver un autre pour se loger. 

«Ce ne sera pas mieux pour la propagation du coronavirus parce qu’ils devront aller chez des amis et de la famille», souligne-t-il. 

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