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Coronavirus: que faire avec les contenants consignés pendant la crise?

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Photo: Josie Desmarais, Métro

Alors que des centres de tri reçoivent de plus en plus de contenants consignés, les positions divergent concernant les comportements que les citoyens qui veulent se débarrasser de leurs contenants consignés doivent privilégier pendant la crise du coronavirus.

De nombreuses épiceries et dépanneurs refusent actuellement de reprendre les contenants consignés afin de protéger leurs employés et d’assurer le respect de la distanciation sociale entre leurs murs.

«On demande aux clients d’attendre la fin de la crise pour aller porter leurs contenants consignés», souligne à Métro le directeur des affaires publiques et gouvernementales à l’Association des détaillants en alimentation du Québec, Stéphane Lacasse. 

Par courriel, RECYC-Québec rappelle que la consigne, privée et publique, fait partie des services essentiels.

«Les activités de consigne peuvent et doivent se poursuivre lorsque les conditions sanitaires sont appropriées afin de limiter les risques pour les clients et les employés.  Si les équipements de protection adéquats sont portés par les employés et les pratiques d’hygiène des mains respectées, le risque est faible», souligne la porte-parole de l’organisme, Brigitte Geoffroy. 

Elle propose toutefois elle aussi aux citoyens de conserver leurs contenants consignés à la maison jusqu’à ce qu’ils puissent aller consigner ceux-ci à la fin de la crise sanitaire.

«À un moment donné, on ne peut pas demander aux gens d’accumuler ça pendant des mois. Il faut commencer à réfléchir à ça», réplique le directeur général de l’Association des brasseurs du Québec (ABQ), Patrice Léger. Ce dernier presse ainsi les détaillants d’accepter de nouveau les contenants consignés.

«Ce qui fait le succès de la consigne, c’est le geste environnemental qu’il représente. Il ne faut pas perdre cette habitude.» -Patrice Léger, directeur général de l’ABQ

Centres de tri

Dans les dernières semaines, Tricentris, qui gère des centres de tri dans plusieurs régions du Québec, a constaté une augmentation de 20% du nombre de matières recyclables qu’ils traitent. En ce qui a trait aux contenants consignés, cette augmentation est de 50%.

«Ce que ça fait, c’est que ça prend des bras. Donc, nous, en ce moment, on est en recrutement de trieurs», souligne le porte-parole de l’organisme, Gregory Pratte. Cette situation permet à des centres de tri d’engranger des revenus supplémentaires en allant consigner les cannettes d’aluminium qu’ils reçoivent après avoir mis celles-ci de côté pendant le triage. Concernant les bouteilles de bière, seules celles qui sont en bon état finissent à la consigne.

«La consigne ou la collecte sélective, c’est un mode de transport. Ultimement, tout ça est acheminé au même recycleur», affirme également le directeur principal du service aux municipalités à Éco Entreprises Québec, Mathieu Guillemette.

«Mettre les cannettes dans la poubelle, ça c’est cabochon.» -Gregory Pratte, porte-parole de Tricentris

Une mauvaise alternative, selon RECYC-Québec

RECYC-Québec demande aux citoyens de ne pas prendre l’habitude de déposer des contenants consignés dans leur bac de recyclage.

«Le système de consigne est la façon la plus environnementale de gérer les contenants de boissons et on souhaite que cette pratique demeure ancrée dans les habitudes des citoyens», indique Brigitte Geoffroy. Cette dernière souligne que «la consigne permet de préserver la qualité de la matière, ce qui diminue le risque de contamination et augmente le taux de recyclage». 

Un constat que partage le directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, Karel Ménard. Il souligne d’ailleurs qu’une bonne partie du verre qui aboutit des les centres de tri finit comme matière de recouvrement dans les dépotoirs.

«Il ne faut pas croire que le fait que si on abolissait la consigne, ça aurait peu d’impacts. Ce n’est pas vrai», affirme-t-il.

En début d’année, le gouvernement Legault a pris l’engagement d’élargir le système de consigne à tous les contenants de boisson d’ici l’automne 2022.

«Nous demeurons engagés à respecter cet échéancier, mais il est encore trop tôt pour dire quels seront les impacts de la crise actuelle sur la mise en place du système», a indiqué par courriel jeudi le cabinet du ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

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