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Des parents d’élèves de Sophie-Barat en colère

Un toit de Sophie-Barat risque de s'effondrer
Le toit d’une partie de Sophie-Barat menace de s’effondrer. Photo: Archives

Les parents des élèves reprochent à la direction de l’école Sophie-Barat le transfert de 20 classes de première et deuxième secondaire du programme régulier vers un établissement à Saint-Michel. L’éloignement et l’âge des jeunes sont au cœur des récriminations.

La réunion virtuelle du 17 août a rassemblé quelque 280 parents, dont plusieurs en colère.  Durant plus de trois heures, ils ont fustigé le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) qu’ils accusent de les avoir mis devant le fait accompli.

Il y a une semaine, une lettre les informait de la délocalisation de leurs enfants vers l’école St. Dorothy, un établissement de la commission scolaire English Montréal à quelque 5 km de Sophie-Barat.

Des parents se demandent comment des jeunes de 12 ans pourront se rendre à leur nouvelle école, alors que certains prendront le transport en commun seuls pour la première fois. Il s’agit d’un trajet de 35 minutes à partir de Sophie-Barat avec une correspondance.

Les familles réclament des autobus dédiés qui feraient la liaison directe entre les deux écoles. Des pourparlers sont en cours avec la Société de transport de Montréal (STM), mais uniquement pour augmenter la fréquence sur les lignes 41, 48 et 467.

«Il n’y aura pas d’autobus jaunes ni de navettes nolisées, car ce n’est pas un service offert par la STM», a indiqué le directeur en soutien à la gestion des établissements secondaires du CSSDM, Benoît Thomas.

La députée provinciale de Maurice-Richard, Marie Montpetit, soutiendrait toutes demandes relatives au transport, a assuré pour sa part le directeur de Sophie-Barat, Jean-François Gagnon.

Par ailleurs, il est demandé un réaménagement des horaires pour un début des cours plus tard en raison de l’éloignement et des délais dans les transports. Une éventualité que la direction de l’école pourrait considérer dans les semaines suivant la rentrée, s’il y a beaucoup de retards.

Autres options

Une alternative que les parents souhaitent explorer serait de transférer les élèves de quatrième et cinquième secondaire au collège Ahuntsic. L’établissement de la rue Saint-Hubert aura plusieurs locaux disponibles cette année puisque la majorité des cours seront dispensés à distance, pandémie oblige.

En libérant l’annexe, les classes de première et deuxième secondaire pourraient s’y installer. Comme le CSSDM n’a pu se prononcer, la présidente du conseil d’établissement, Annick Boulianne, a immédiatement demandé d’envisager cette option.

Des classes modulaires installées sur le terrain de l’école pourraient aussi être une possibilité, comme cela s’est fait dans d’autres écoles qui débordaient dans les dernières années.

Mais le directeur de l’école persiste et signe. «Ce transfert est la meilleure décision. Nous ne voulons pas faire d’école à rabais», soutient M. Gagnon.

Les 20 classes transférées correspondent à la capacité d’accueil de St. Dorothy. Les enseignants pourront y assurer complètement leurs tâches. En déménageant les élèves, la direction réglait du même coup son problème de surpopulation de l’annexe assurant ainsi la distanciation physique.

Pétition

Au moment où se tenait cette réunion, une pétition lancée le matin même demandant de revenir sur la décision de transfert atteignait les 500 signatures.

Son initiateur, Mathieu Bérard, a prévenu que les parents iraient dans les médias rendre compte de la situation si le CSSDM n’annulait pas la délocalisation.

Dans une lettre ouverte, il souligne que, «pendant la pandémie, le réseau de l’éducation doit déployer d’importants efforts d’adaptation. De toute évidence, dans le cas de Sophie-Barat, on n’a pas cherché des solutions aussi originales une fois qu’un scénario – inacceptable – avait été choisi par l’administration sans consultation avec les parents.»

Lésés

La majorité des parents se sont dits lésés par la situation. «Si on nous avait informés plus tôt, on aurait pu retirer nos enfants de Sophie-Barat et les changer d’école», déplore la mère d’un des élèves, Geneviève Levac.

Des expertises sont menées depuis juin sur l’aile A de la maison-mère, un bâtiment patrimonial datant de la fin du 19e siècle, ravagé par un incendie dans les années 1920. Il aurait été reconstruit en dépit des normes.

Le toit de l’édifice n’est soutenu par aucune structure et repose directement sur un mur fissuré et fragile. Le 5 août, les ingénieurs recommandaient de vider cette partie du bâtiment pour permettre des réparations majeures.

Prête à s’adapter, Mme Levac souligne que certains se sentiront complètement perdus. «Il y a beaucoup d’enfants d’immigrants dans cette école, leurs parents ne parlent même pas français. Je ne sais pas comment ils vont se débrouiller», indique-t-elle.

La rencontre aura permis d’écouter les inquiétudes des parents. La direction de l’école a promis de préciser les modalités d’organisation de la rentrée scolaire dans de futures correspondances aux parents. La décision de transfert est toutefois maintenue.

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