La fraîche folie de Léane Labrèche-Dor
Depuis qu’elle est sortie de l’École nationale de théâtre, Léane Labrèche-Dor enchaîne les rôles. Dès demain, elle sera chez Duceppe, dans Les muses orphelines. «Si, après tous ces projets, je me retrouve devant rien, je vais probablement pleurer en me disant : ‘‘Noooon, c’est finiiii! Plus personne ne veut de moi!’’ Mais bon, ça, c’est mon côté drama queen!» s’amuse-t-elle.
Allumée, drôle et souriante, Léane Labrèche-Dor ne manque pas d’histoires à raconter. Lorsque nous la rencontrons dans un café du Mile-End, la très prometteuse actrice nous parle de plein de choses. Notamment, de l’été «ma-gni-fi-que» qu’elle a passé à jouer dans l’adaptation de Peter Pan du Théâtre La Roulotte. Ou encore de sa promotion à l’École nationale, celle de 2012, «une classe très talentueuse, très forte et très unie». Et puis, de sa participation au téléroman 30 vies, qui lui a «énormément appris». «Disons que ce n’est pas un film français avec cinq ou six répliques par tranche de 30 minutes! Les textes sont rapides et les enjeux sont clairs! Il faut être présente et prête à livrer la marchandise», remarque-t-elle avec entrain.
Dès demain, la jeune femme sera sur les planches dans Les muses orphelines, de Michel Marc Bouchard. Une pièce historique, lui fait-on remarquer. «Je sais! s’exclame-t-elle en se cachant la tête entre les mains. En plus, j’ai fait ce que je n’aurais pas dû faire : je suis allée sur l’internet! Et j’ai vu que le texte avait déjà été monté plein de fois, que les filles qui ont joué mon rôle ont gagné plein de prix, qu’il y a eu le film [de Robert Favreau] avec Fanny Mallette… Disons que ça vient avec une ‘‘petite’’ pression!»
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Il s’agit en effet de la 120e production professionnelle des Muses, pièce créée pour la première fois en 1988 dans une mise en scène d’André Brassard, puis remontée au Québec en 1994 par René Richard Cyr, et désormais dirigée par Martine Beaulne.
Dans ce drame de famille, qui traite de mensonge, de secret et d’émancipation, Léane Labrèche-Dor incarne une jeune femme accusant un léger retard intellectuel que tout le monde protège. Les gens du village, son frère, ses sœurs et, surtout, l’aînée, jouée par Macha Limonchik. «Avant de passer mon audition, je disais à la blague que c’était sûr que j’aurais le rôle, parce que Macha et moi, nous avons les mêmes cheveux, rigole-t-elle. Eh bien, quand on est arrivés à la première lecture en décembre, Martine Beaulne a dit que j’avais l’énergie… d’une petite Macha! J’ai trouvé ça tellement flatteur!»
Se déroulant dans les années 1960, la pièce de Michel Marc Bouchard a été jouée aux quatre coins du monde. Mais, comme le rappelle Léane, 25 ans après sa création, elle résonne encore avec une force immense. «Le mensonge, c’est un thème qui n’a pas d’âge. Se sentir déprécié, ça n’a pas d’âge. Et l’abandon, ça n’a vraiment pas d’âge non plus!»
Elle espère d’ailleurs qu’en voyant la production, les spectateurs se disent à quel point «c’est le fun qu’ils aient remonté la pièce!» «Maxime Denommée, Macha… Je les trouve tellement bons! s’exclame-t-elle. J’aimerais que les gens voient à quel point on a du plaisir à jouer ensemble. Parce qu’on en a. Énormément!»
Les Muses orphelines
Chez Duceppe
Dès mercredi et jusqu’au 30 mars