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Les intervenants en alcoolisme, toxicomanie et autres dépendances appellent à l’aide

Photo: Archives
Denis Bolduc, Benoit Courchesne - Collaboration spéciale

Lettre au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant

La crise sanitaire actuelle a des effets importants sur l’ensemble de la population québécoise et surtout chez les travailleurs et travailleuses. Ceux et celles de la santé, de l’éducation et des services sociaux font les manchettes régulièrement pour leur épuisement et le sentiment de ne pas être reconnus à leur juste valeur. Mais ils ne sont pas les seuls! Pensons aux télétravailleurs et télétravailleuses qui ont dû naviguer à travers ce nouveau mode d’organisation du travail, sans une préparation adéquate et très souvent sans un soutien efficient.

Les enquêtes le montrent, cette situation contribue également à un accroissement important des problèmes de dépendances. Les intervenants lancent un cri du cœur pour souligner le manque de financement des places dans les établissements permettant de venir en aide à ces personnes. C’est un appel à l’aide, Monsieur Carmant.

La FTQ, par l’entremise de son réseau de délégués sociaux et de déléguées sociales, a besoin de ces ressources pour venir en aide aux confrères et consœurs qui développent des problèmes de dépendance. Ces personnes déléguées, présentes dans tous les milieux de travail et dans toutes les régions du Québec, ont pour rôle de soutenir et de diriger vers les bonnes ressources leurs collègues aux prises avec des problèmes de dépendance. Le réseau, au cours des 35 dernières années, a formé près de 4 000 délégués sociaux et déléguées sociales.

Or, la pandémie, en exacerbant ces problèmes, met une pression additionnelle sur les ressources d’aide (centres d’hébergement, maisons de thérapie, etc.). Nos délégués sociaux et nos déléguées sociales le soulignent, il est plus difficile de trouver des ressources actuellement. Les délais sont plus longs; les places moins nombreuses.

Les facteurs de risque augmentent et les ressources diminuent. Un mélange explosif pour les personnes ayant déjà un problème de dépendance ou dont les nouvelles conditions de travail les poussent vers le développement de tels comportements.

Certes, votre ministère a reconduit des sommes pour ces ressources au cours de l’automne, mais, clairement, elles ne répondent pas aux besoins additionnels que la pandémie engendre. Il est primordial que les places existantes demeurent financées, mais aussi que de nouvelles ressources soient ajoutées à l’offre de service. Il faut un financement récurrent.

Les travailleurs et travailleuses ne doivent pas faire les frais des efforts qu’ils ont déployés pour maintenir l’économie et les services publics à flot durant la crise sanitaire. Les dépendances témoignent des pressions qu’ils vivent depuis plusieurs mois et vous devez les soutenir dans la recherche de moyens pour qu’ils se sortent de situations qui trop souvent sont des conséquences à ces pressions.

Signataires

Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ

Benoit Courchesne, président du comité alcoolisme, toxicomanie et autres dépendances de la FTQ

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