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Métro célèbre ses 20 ans d’existence

Le premier journal Métro, publié le 1 mars 2001. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le 1er mars 2001, il y a bientôt 20 ans, le premier numéro du journal Métro était distribué dans le réseau de transport en commun de Montréal. L’arrivée d’un nouveau média gratuit rendait ainsi accessible de l’information à un nouveau lectorat montréalais.

En effet, les journaux gratuits, comme Métro, ont permis de rejoindre un public qui ne lisait pas de journal auparavant, explique le chercheur au Centre études des médias à Université Laval, Daniel Giroux.

«Entre 2001 et 2006, il y a eu une croissance du nombre de lecteurs de 15% dans le marché de Montréal, ce qui n’est pas rien», indique-t-il.

C’est la formule «rapide à lire» dans le métro, un endroit où les gens étaient «disponibles», qui a plu à ces nouveaux lecteurs.

Croissance du journal

Journaliste à Métro de 2005 à 2019, Mathias Marchal dit être arrivé dans la salle de nouvelles durant «la phase de croissance». «Il y a un moment où on gérait l’abondance, émet-il. Il n’y avait même pas assez de place pour mettre tous les articles de tous les journalistes chaque jour. ll fallait se battre pour avoir sa place.»

M. Marchal se rappelle même d’une époque où le tiers des passagers du métro lisait un gratuit. «Il fallait bien le plier le matin pour ne pas prendre trop de place, raconte le journaliste. On faisait un peu l’envie des autres journalistes de journaux plus connus, qui nous disaient: vous, au moins, vous pouvez voir les lecteurs de vos articles.»

Toutefois, l’ancien employé se souvient qu’à partir du moment où les stations de métro ont été connectées au réseau cellulaire, la popularité du papier a baissé.

Mal vus des autres médias

Dans un contexte où la pénétration des médias était en baisse, les journaux concurrents voyait d’un mauvais oeil l’arrivée des gratuits sur le marché. «Ils savaient qu’il y aurait des lecteurs et des parts de budget publicitaires qui iraient à ces nouveaux médias-là», précise Daniel Giroux.

D’ailleurs, puisqu’il était gratuit, le quotidien Métro était souvent vu comme ayant moins de ressources et de moyens financiers pour faire de l’information de qualité. «Les autres journalistes et les autres médias les ont pris un peu de haut en disant: ça va être des feuilles de chou d’une certaine manière», soutient M. Giroux.

Si les journalistes de Métro étaient «mal vus» au début, ils étaient finalement «avant-gardistes», pense Mathias Marchal. Il évoque notamment les visuels accrocheurs présentant la nouvelle de manière assez graphique et colorée, qui gagnent encore aujourd’hui en popularité.

Le local avant tout

Mathias Marchal, qui a été un des premiers journalistes de terrain au journal, se rappelle que le quotidien a toujours assez bien couvert Montréal.

Encore aujourd’hui, l’information locale est ce qui distingue Métro et ses hebdomadaires des autres médias, pense le vice-président et directeur général de Métro Média, Andrew Mulé.

«On a des journalistes sur le terrain dans des quartiers qui ont justement zéro attention des autres médias, dit-il. Du Plateau à LaSalle en passant par Anjou, on est connus et appréciés. On ne frappe pas sur 7 millions de Québécois à chaque fois qu’on publie un article, mais quand on résonne, on résonne au sein d’un petit quartier et d’une petite communauté.»

Un nouveau contenant pour le journal

Pour 2021, Andrew Mulé révèle que le «contenant» du journal risque d’évoluer. «Le contenu, c’est super beau, mais on a un problème de contenant. On réalise qu’on est un peu en retard dans notre développement numérique», émet-il.

Ce désir de «donner de l’amour au contenant» remonte à avant la pandémie. Si la crise a retardé les plans, elle aura permis de confirmer cette volonté. «Ça nous a donné la chance d’être sûrs à 100% d’aller dans la bonne direction», indique M. Mulé.

Aujourd’hui, la crise économique et sanitaire a forcé Métro à réduire le nombre de publications à deux par semaine. «Alors qu’au départ, c’était un résumé succinct de ce qui s’était passé dans les dernières 24 heures, maintenant c’est plus des articles de fond», affirme Daniel Giroux.

S’il désire avoir «des rendez-vous en version imprimée autant que numérique», Andrew Mulé sait qu’il est surtout dépendant de l’économie locale et de l’achalandage dans le métro.

«En ce moment, deux jours par semaine, ça roule bien. Je souhaite remonter, au minimum, à trois jours par semaine. Je pense qu’un rendez-vous lundi, mercredi et vendredi serait idéal», pense le pdg.

Selon lui, un retour à un produit quotidien est moins envisageable dans un contexte où la réalité post-pandémie sera différente.

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