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Fraudes : des élus s’inquiètent de possibles privation de revenus pour la STM

inspecteurs STM
Un inspecteur de la STM Photo: Josie Desmarais/Métro

Une motion non partisane pour s’assurer que la Société des transports de Montréal (STM) donne l’heure juste concernant les pertes de revenus liées à la fraude sera présentée au prochain conseil municipal le 14 juin.

Cette motion vise à «réclamer que des mesures soient prises pour garantir à la population que la STM n’est pas privée de revenus importants à cause de la fraude relative aux titres de transport», comme un audit par le vérificateur général de la Ville de Montréal.

En conseil de ville du 17 mai, le vice-président de la STM, Craig Sauvé, avait répondu à la question d’une citoyenne, Alexia Johnson, sur le coût de l’évasion tarifaire et le coût de tous les services de sécurité.

«L’évasion tarifaire représente généralement 1%, soit 7 M$, mais cela peut varier jusqu’à 20 M$. Pour les services de sécurité, nous n’avons pas de chiffres officiels, mais cela représente environ 25 M$» – Craig Sauvé, lors du conseil municipal du 17 mai

Une réponse «imprécise» qui inquiète le conseiller municipal de Snowdon, Marvin Rotrand. Il espère, avec cette motion, que le conseil municipal invite la STM à «fournir un portrait clair des pertes qui sont dues à l’évasion tarifaire chaque année, ainsi qu’à établir un plan pour remédier à la situation».

Les pertes de revenus pourraient donc osciller entre 7M et 20M. Questionnée par Métro, la STM a confirmé ce taux de 1%. «Avec un budget d’exploitation annuel d’environ 1,5G$, dont un peu moins de la moitié de cette somme provient des recettes tarifaires, le taux de fraude est estimé à moins de 1% des revenus clientèle, ce qui représente des pertes d’environ 7 M$ par année».

De plus, M. Rotrand constate dans une réponse à l’accès à l’information faite le 16 avril 2019 que la STM ne semble pas chiffrer précisément le coût de la fraude. La STM a répondu «qu’il n’existait aucun document ou rapport indiquant le montant réel des pertes dues à l’évasion tarifaire».

Le conseiller Rotrand, appuyé par le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan De Sousa, décrit la situation comme «inhabituelle».

«Pour une agence ou une entreprise, ne pas avoir une idée claire de ses vulnérabilités et de ses pertes de revenus, ainsi que de ne pas avoir de plan pour remédier à une situation qui nuit manifestement à ses intérêts» est inhabituel.

Sous-estimation?

La motion prend en exemple la Toronto Transit Commission (TTC). Une vérification réalisée par Beverly Romeo-Beehler, vérificatrice générale de la ville de Toronto, a permis de découvrir que les fraudes relatives aux titres de transport ont privé la TTC de 61 millions de dollars de revenus en 2018. Les pertes estimées par la TTC elle-même ont été sous-estimées et représentaient un montant deux fois moins élevé.

«La vérification effectuée à Toronto a permis de déterminer que 5,4% des passagers commettent des fraudes relatives aux titres de transport», souligne la motion.

Pour rappel, la STM évalue le taux de fraude de ses usagers à 1% soit 4 points de moins qu’à Toronto.

D’après la STM, «lors d’une opération de contrôle de titres, c’est une moyenne d’environ un peu plus d’un client sur 100 clients vérifiés qui n’a pas de titre de transport. L’introduction du système Opus, il y a maintenant plus de 10 ans, a réduit les pertes liées à la fraude d’environ 50%.»

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