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Féminicides: ne plus manquer d’intervenir au SPVM et aux CIUSSS

Un an après le dépôt du premier rapport annuel du Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale, qui recommandait de mieux former les policiers et les intervenants sociaux, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et les différents CIUSSS travaillent à la mise en place de nouvelles formations concernant les féminicides.

Dans son rapport «Agir ensemble pour sauver des vies» publié en décembre 2020, le bureau du coroner analyse 10 situations de violence conjugale au Québec. Au total, celles-ci ont mené à 14 féminicides et infanticides, en plus de cinq suicides. 

Dans la totalité des cas, au moins une ressource a été sollicitée par l’auteur de la violence ou la victime et, dans huit des dix cas, de l’aide a été cherchée auprès d’une combinaison de deux ressources ou plus.

Selon la coroner en chef, Pascale Descary, il est clair que plusieurs occasions d’agir ont été manquées.

C’est pourquoi elle recommandait notamment au ministère de la Santé et des Services sociaux de s’assurer que tous les CISSS et CIUSSS du Québec sensibilisent le personnel de leurs différents réseaux à la problématique de la violence conjugale et offrent une formation de base et une formation continue à ce sujet.

À venir en 2022

Questionnés pour savoir si de nouvelles formations sur la violence conjugale ont été créées, les CIUSSS montréalais indiquent que leurs intervenants suivent la formation en violence conjugale disponible.

«Toutes les initiatives et les formations visent à reconnaître les signes de violence conjugale, donner des outils pour la détecter et fournir les bases d’intervention», indique la porte-parole du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île Hélène Bergeron-Gamache.

Elle ajoute que de nouvelles formations à ce sujet seront aussi données en 2022.          

De son côté, le CIUSSS du Nord-de-l’Île travaille à la mise en place d’une cellule pour dépister les situations de violence conjugale dont pourraient être victimes leurs usagers.

«Les situations pourraient être identifiées dans nos services, que ce soit en centre hospitalier, en CHSLD ou dans nos services de santé mentale. L’objectif est d’offrir un soutien rapide et de diriger les usagers vers les bonnes ressources», explique la porte-parole Emilie Jacob.

La formation sur la violence conjugale développée par Québec est disponible sur la plateforme de formation en ligne ENA. Mme Jacob ajoute que le CIUSSS du Nord-de-l’Île souhaite former une personne par équipe pour soutenir les intervenants dans leur pratique.

Par ailleurs, Mme Jacob affirme qu’une instance entre le CIUSSS et les postes de quartier du territoire au sujet de la violence conjugale débute ce mois-ci.

De son côté, le SPVM développe un programme de formation continue en matière de violence conjugale destiné à l’ensemble de ses policiers. L’horizon visé est l’année 2022.

De plus, la procédure spécifique en matière de violence conjugale du SPVM a été révisée afin de mieux prévenir les féminicides. Elle sera diffusée sous peu à tous les policiers, explique la conseillère en communication Mireille Lux.

Quels facteurs de risque?

Toutefois, les CIUSSS n’ont pas une grille des facteurs de risque d’un féminicide qui pourrait les guider dans les situations de violence conjugale.

Ils «se fondent sur une évaluation, leurs compétences cliniques et l’analyse de la situation concernée pour faire appel au SPVM», précise le responsable des relations médias pour le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île Barry Morgan.

Le rapport du bureau du coroner établissait plus de 20 facteurs de risque. La majorité des cas étudiés (60%) comptait plus de vingt facteurs de risque. La presque totalité des cas (90%) comptait sept facteurs de risque et plus.

«La reconnaissance des facteurs de risque à travers les contacts avec les services d’aide, les services de santé, la police ou le système de justice est un enjeu majeur pour l’amélioration du filet de sécurité autour des victimes, et pour la prévention des décès liés à la violence conjugale», écrit la coroner en chef Pascale Descary dans son rapport.

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