Un Lachinois coupable d’avoir incité sa partenaire à se prostituer
Jacob Laporte, résident de l’arrondissement de Lachine, a été reconnu coupable de sept chefs d’accusation incluant des chefs d’agression sexuelle et celui d’inciter sa partenaire transsexuelle à se prostituer et d’en tirer profit.
Le couple s’est rencontré par l’intermédiaire du site de rencontre Jouer avec les Fantasmes en mai 2018. Dès les premiers jours de la relation, M. Laporte a indiqué à la victime que «pour être sa blonde, il faut être une escorte».
Devant la Cour du Québec, M. Laporte a plutôt prétendu qu’il s’agissait d’une entente mutuelle puisqu’il ne pouvait pas répondre aux besoins sexuels de sa partenaire. À l’époque, M. Laporte ressentait un malaise du fait que sa partenaire transsexuelle avait toujours ses organes génitaux masculins.
Ses motifs allégués pour justifier l’implication de la plaignante dans la prostitution apparaissent tout à fait invraisemblables et fantaisistes. Si on croit la thèse de l’accusé, ce ne serait que par altruisme que celui-ci acceptait que la plaignante offre des services sexuels.
Érick Vanchestein, juge de la Cour du Québec
Cette entente, donc, aurait autorisé sa compagne à avoir des relations tarifées avec d’autres hommes, toujours selon l’accusé.
Avant leur rencontre, la plaignante travaillait la semaine dans une pharmacie. Elle se rendait les fins de semaine chez M. Laporte à Saint-Césaire pour offrir des services sexuels annoncés sur des sites dédiés à ce type de service.
Le couple a emménagé dans un appartement de Lachine en août 2018. La plaignante a alors renoncé à son travail en pharmacie pour se concentrer uniquement sur les services sexuels. M. Laporte prenait 50% des revenus et était responsable de la sécurité, de la publicité et du transport vers les clients.
Manque de crédibilité
La majorité de la preuve dans cette affaire reposait sur les témoignages de la plaignante et de l’accusé. Cependant, la crédibilité de M. Laporte a failli, selon le tribunal.
«Ses réponses sont floues, imprécises et évolutives comme s’il avait peur de s’incriminer en répondant clairement aux questions», écrit le juge en cause, Érick Vanchestein, sur le volet de la marchandisation des services sexuels.
M. Laporte prétendait qu’il s’agissait d’un monde qu’il ne connaissait pas particulièrement bien, mais le tribunal en a déterminé autrement. Ses comportements ont démontré une «connaissance approfondie» du milieu de la prostitution.
«Il affirme trouver dégradant qu’elle ait des relations sexuelles avec d’autres personnes gratuitement, mais pas si elles étaient rémunérées. Cette logique a de quoi surprendre», ajoute le magistrat.
De son côté, la plaignante a offert un témoignage spontané, transparent et candide, selon le tribunal.
Jacob Laporte a également été reconnu coupable de voies de fait et de méfaits à l’endroit de la même victime, mais a toutefois été acquitté de traite de personnes et de proxénétisme.