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Devant la SQDC Jarry, des graffitis et une grève pour se faire entendre

Des manifestants des SQDC Saint-Hubert et Snowdon devant la SQDC Jarry, le 5 août Photo: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro Média

En grève générale illimitée depuis le mois de mai, des employés des succursales Saint-Hubert et Snowdon de la Société québécoise du cannabis (SQDC), affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), manifestent régulièrement devant la succursale de la rue Jarry, laquelle n’est pas syndiquée, et dont les employés ne sont donc pas en grève.

À l’aide de feutres effaçables, ils réalisent divers graffitis sur les vitrines de la boutique –des dessins, des messages – et y apposent des autocollants. Plusieurs automobilistes passent et klaxonnent, galvanisant ainsi le petit groupe.

Lors du passage de Métro sur les lieux, le 5 août, une douzaine d’employés étaient venus exprimer leurs revendications, bannières du SCFP à la main.

Des demandes salariales

Selon le délégué syndical du SCFP de la SQDC Saint-Hubert et vice-président régional des branches de Montréal, Raphaël Boily, «l’employeur bloque les négociations, qui sont ouvertes depuis neuf mois». La convention collective est échue depuis le 23 décembre 2021.

Le syndicat réclame un alignement de la grille salariale sur celle de la Société des alcools du Québec (SAQ), une autre société d’État avec une mission sociale. Les vendeurs débutants y seraient payés 21,50$ de l’heure et les conseillers, 23,50$ de l’heure. M. Boily rappelle qu’à la SQDC, tous les vendeurs sont à la fois conseillers et touchent, en début d’emploi, un salaire de 17,12$ de l’heure.

Interrogée par Métro à ce sujet, la SQDC, via son porte-parole Fabrice Giguère, n’a pas souhaité commenter cet écart salarial et le refus de la société d’État de combler celui-ci.

Un employeur «pas à l’écoute»

Selon les manifestants rencontrés par le journal, la SQDC n’écoute pas les revendications et se comporte de manière antisyndicale. C’est pour cela qu’ils manifestent également devant la succursale de la rue Jarry, où les employés ne sont pas syndiqués. Raphaël Boily indique d’ailleurs que des discussions ont lieu avec les employés de cette succursale.

La grève a été déclenchée à la suite de la réaction de la SQDC au premier moyen de pression utilisé, soit le non-respect du code vestimentaire. La société d’État avait alors décidé de suspendre les employés, invoquant la sécurité au travail. Les syndicalistes manifestants ne croient guère à ce motif, étant donné qu’ils ne manipulent pas des substances dangereuses et ne portent pas de charges lourdes.

Les employés se plaignent aussi d’un manque d’écoute, notamment lors de rencontres organisées par la SQDC. Celles-ci comportent une période de questions ouvertes, mais les syndicalistes soutiennent que leurs supérieurs évitent systématiquement les questions portant sur les conditions de travail.

Une pression qui s’accentue

La SQDC sacrifie sa mission sociale pour des raisons financières

Raphaël Boily

Plusieurs graffitis affirment, tout comme M. Boily, qu’en refusant de négocier les salaires, la SQDC «sacrifie sa mission sociale pour des raisons financières». La SQDC ferme provisoirement des succursales en grève ou en réduit les horaires, ce qui irait selon le syndicaliste contre son mandat de distribuer légalement du cannabis.

Les manifestants avancent que même durant les confinements successifs, les succursales étaient restées ouvertes.

Il est important pour la SQDC de continuer d’exercer sa mission. La SQDC déploie des efforts pour maintenir le service à la clientèle dans l’ensemble de ses 90 succursales

Fabrice Giguère, porte-parole de la SQDC

En réponse aux accusations des syndiqués de « sacrifier sa mission sociale», la SQDC affirme, via son porte-parole Fabrice Giguère, que «il est important pour la SQDC de continuer d’exercer sa mission».  Il explique que «la SQDC déploie des efforts pour maintenir le service à la clientèle dans l’ensemble de ses 90 succursales».

Si les négociations n’aboutissent pas, le syndicat compte augmenter la pression, surtout en vue des élections provinciales. La SQDC est en effet de la responsabilité du gouvernement provincial. Pour l’instant, aucun parti n’a publiquement appuyé le mouvement.

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