125, Marie-Anne – le retour de Christiane Charette
J’étais heureuse d’apprendre le grand retour de Christiane Charette à la télé. Même si j’étais un peu jeune pour m’intéresser aux sujets de Christiane Charrette en direct et que je ne l’écoutais que trop rarement à la radio, j’avais envie de voir ce que l’animatrice avait à nous proposer.
J’ai commencé à écrire ce billet après la première émission et je me suis dit que je lui donnerais au moins 2 semaines avant d’émettre une opinion. Et j’ai bien fait.
La première du 5 avril était à l’image de son animatrice : assez brouillon. Les invités s’y parlaient autour d’une table de patio, un poteau entravait les plans de caméras et les transitions étaient plutôt chaotiques. Heureusement, tout ceci a été changé dès la deuxième semaine.
N’en reste pas moins que ceux qui ont donné une chance à la première émission ont peut-être été rebutés. Même moi, montréalaise, je n’en pouvais plus d’entendre parler du Plateau Mont-Royal. Dans la première portion de l’émission, je n’en revenais pas que le fascinant Marc Labrèche soit là et que tout ce dont on lui parle soit du Plateau. Oui, je comprends le lien avec les Bobos, mais vraiment, le mettre côte à côte avec le maire Ferrandez pour parler des bons et moins bons coups de l’arrondissement, who cares? Une bonne chose est cependant ressortie de cette rencontre : une possible participation de Ferrandez dans les Bobos. Heureusement, une entrevue en tête-à-tête avec Labrèche en fin d’épisode a sauvé la mise et donné une signification plus intéressante à sa présence à l’émission.
Une discussion intéressante sur la langue a plus tard eu lieu entre Jean-François Lisée et Barbara Kay, chroniqueuse au National Post. Il faudra plus d’interactions de ce genre et moins de questions vides style « Marc-André Grondin, pourquoi portez-vous la moustache? ».
Côté technique, la première avait une facture un peu « télé communautaire ». L’animatrice donnait parfois l’impression de ne pas savoir où elle s’en allait, un « super » pouvait arriver au mauvais moment, un plan de caméra être un peu croche et les invités ne savaient pas s’ils devaient rester à la table. C’était déstabilisant et charmant à la fois.
La deuxième émission m’a déjà plus plu puisque les défauts techniques ont rapidement été corrigés. Aussi, une entrevue seule à seule avec Anne-Marie Withenshaw a été très intéressante. Et quelle belle idée d’avoir George Stroumboulopoulos sur le plateau. À ceux qui ont critiqué le fait que la discussion se soit faite en anglais et la traduction par bloc, je ne sais pas ce qui vous aurait satisfait. Des sous-titres approximatifs? Au moins, la traduction était claire et les échanges pouvaient facilement s’en suivre.
Que ces deux premières émissions nous aient plu ou non, il reste quelque chose de magique avec Christiane Charette. Elle a cette façon très particulière de suggérer ses questions plutôt que de véritablement les poser. Ses invités se commettent parfois avant même qu’elle ne soit arrivée au bout de ce qu’elle voulait dire. C’est sa saveur, et ça parfois donne de très bons moments. Tout comme l’idée de réunir toutes sortes d’invités d’horizons différents.
Mais le côté brouillon de Christiane Charette peut aussi faire grincer des dents : quand elle parle d’un film qui est en fait une série documentaire (Les 5 prochains), quand elle est incapable de nommer le DJ présent sur le plateau, quand elle rebaptise le groupe en prestation (À la claire fontaine plutôt qu’Alaclair ensemble) ou quand elle demande à Jean-François Lisée, en fin d’intervention, quel était son punch, comme si elle ne suivait pas son propos. Si ce même genre d’erreurs venait de quelqu’un d’autre, ça ne passerait pas!
Bref, la case horaire et les invités me font douter du côté « grand public » de l’émission. Il faudra surtout faire attention à ne pas devenir une caricature, une émission pointue pour Bobos consentants.
Et vous, aimez-vous 125, Marie-Anne?