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Haine et minorités sexuelles 

CHRONIQUE – Une autre. Encore. Combientième, déjà? 601. SIX. CENT. UN.  Six cent unième tuerie de masse depuis… janvier. 

Go NRA Go. 

La pire enregistrée contre la communauté LBGTQ+ depuis le carnage d’Orlando, en Floride, où 49 innocents sont assassinés au seul motif d’être… gays. 

Le premier gouverneur ouvertement homosexuel élu – il était temps – aux États-Unis, Jared Polis, est «horrifié et anéanti» du dernier saccage envers la communauté, cette fois dans son État du Colorado. La première législatrice transgenre de sa Chambre des représentants, Brianna Titone, affirme à son tour: «Lorsque les politiques et les experts continuent à faire circuler des clichés, des insultes et de la désinformation à propos de la communauté trans et LGBTQ+, voilà le résultat.»

Quiconque suit un tant soit peu la déchéance américaine en cours, notamment celle afférente aux dernières tensions électorales, confirmera la pertinence du propos. Les minorités sexuelles, donc, comme cibles de choix. Selon Têtu, un membre de cette dernière serait assassiné tous les…six jours. Mieux: toujours selon le média, il est possible de tracer un lien étroit et serré entre la montée du trumpisme et la hausse proportionnelle des crimes haineux enregistrée. Re-mieux: le seul concurrent républicain probable et valide de l’ex-président est Ron DeSantis, lequel vient de faire adopter, en Floride, le «Don’t say gay» bill, applicable aux écoles de son État. Faisant face aux critiques, le gouverneur tente la justification suivante: «We will make sure that parents can send their kids to school to get an education, not an indoctrination.» De toute beauté. Une dernière: le propos est tenu derrière un lutrin où est inscrite la mention suivante: «Protect Children/Support Parents». Évidemment. Même discours, en fait, de certains supporteurs de la loi 21, ici, notamment Nadia El-Mabrouk, dont les objections anti-voiles et anti-trans ont (trop souvent) défrayé la manchette. Intolérance et haine intersectionnelles, faut croire. 

Ailleurs sur le globe, c’est-à-dire au Qatar. Non satisfaite de se livrer aux machinations de l’État voyou, la FIFA vient d’interdire à tout capitaine participant à l’événement de souligner son appui à la communauté par l’entremise d’un brassard multicolore. La peine pour les «contrevenants»? Le carton jaune. Mafieux et homophobe, donc. Bravo, FIFA. 

Retour au Canada, Québec inclus. Une terre d’asile, aux dires de plusieurs, pour les membres de la communauté. Oui et non, en fait. Oui, si l’on se compare. Non, si l’on souhaitait conserver, sinon élever, certains standards. Parce qu’un simple regard aux derniers chiffres de Statistique Canada fait craindre le pire, soit que l’influence de l’extrême-droite occidentale en vienne à s’imbiber sur nos terres. En gros: la résurgence récente des crimes haineux envers les minorités sexuelles est si importante que ses membres sont trois fois plus susceptibles de subir des violences afférentes à leurs conditions propres.

Sans tracer de liens directs entre le contexte médiatique actuel et la hausse desdites violences – le milieu universitaire s’en chargera probablement sous peu –, reste qu’un glissement récent dans le narratif semble, ici aussi, s’incruster graduellement. Pour seuls exemples, combien de chroniques récentes sur les drag queens? Les transgenres et autres identités de genre? Sur le fait, ô scandale, que le fils de Superman serait bisexuel? De l’émasculation soudaine et inopinée de Monsieur Patate? 

Pour les intéressés: ni Superman ni Patate n’existent en vrai, pour ceux qui en doutaient. 

Et question: ça vous enlève quoi, dans vos vies – ou identités sexuelles profondes – que certain.e.s s’identifient comme fille ou comme garçon? Sans farce, là. 

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