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Incendies criminels à St-Laurent: «aucun ne se réalise par hasard», croit le maire

Image du sixième incendie criminel de l'année dans Saint-Laurent, le 7 mars dernier.
Image du sixième incendie criminel de l'année dans Saint-Laurent, le 7 mars dernier. Photo: Archives/Cosmo Santamaria, collaboration spéciale

Depuis le début de l’année, huit incendies d’origine criminelle ont frappé des bâtiments de l’arrondissement de Saint-Laurent. «Ces incidents successifs sont inquiétants pour moi en tant que maire, pour tous les membres du conseil et ceux de l’administration», avoue le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, en entrevue avec Métro

Aucun de ces incendies ne se réalise par hasard. Il y a une séquence, une fréquence, une répétition qui me laissent croire qu’il n’y a pas seulement une personne qui sort dans la nuit et la même personne qui se présente une deuxième nuit

Alan DeSousa, maire d’arrondissement de Saint-Laurent

«Je pense qu’il y a des gens qui travaillent en collaboration avec un objectif bien spécifique, bien clair. Les motifs sont bien criminels, ce n’est pas juste une personne en arrière de ça. C’est mon opinion», poursuit l’élu.

Après un quatrième incendie d’origine criminelle en à peine deux semaines, le 16 février, le SPVM ouvrait une enquête «pour déterminer des liens potentiels entre les incendies provoqués par des objets incendiaires». «Le nombre d’incendies cette année est élevé, confirmait alors la relationniste de presse pour le SPVM Jeanne Drouin. Le SPVM commence à se questionner sur cette tendance.»

Le point commun de ces incidents? Ils visaient tous des entreprises. Le modus operandi: vitrines fracassées et objet incendiaire ou traces d’accélérant sont systématiquement constatés. Ils se sont également produits le plus souvent dans les zones industrielles et commerciales, loin des quartiers résidentiels.

Vitrines fracassées et cocktails Molotov

Le 7 mars, contacté par Métro, le SPVM indiquait que l’enquête sur cette série d’incendies progressait. Concernant ce dossier, les forces de l’ordre avaient procédé à l’arrestation d’un présumé incendiaire dans Saint-Laurent le 5 janvier. Le SPVM n’a pas pu commenter davantage les multiples enquêtes, toujours en cours, sur ces incendies criminels. Elles sont menées par le poste de quartier (PDQ)7, le Module des incendies criminels et des explosifs, et des équipes du projet ARRET et de l’escouade ÉCLIPSE. 

Sur une base répétitive, certains joueurs criminels sont en train d’agir dans des lieux éloignés de la population résidentielle, mais c’est inquiétant pour les gens à l‘oeuvre dans les diverses installations industrielles et commerciales

Alan DeSousa, maire d’arrondissement de Saint-Laurent

«On travaille très fort avec autorités concernées pour aller au bout de l’enquête. […] Ça se peut qu’il y ait des personnes manipulées pour lancer telle ou telle chose. Il y a aussi des cerveaux en arrière de ça qui sont aussi dangereux sinon plus», analyse l’élu.

Dans un courriel envoyé à Métro, la police affirme que «des visites sont effectuées auprès des commerces victimes de ces incidents afin de leur expliquer les démarches en cours et de les rassurer sur le suivi fait par nos policières et policiers».

La députée du secteur, Marwah Rizqy, invite ses concitoyennes et concitoyens à partager anonymement toute information digne d’intérêt avec le SPVM, en utilisant la ligne Info-Crime. «Parfois les gens ont peur de faire une dénonciation. Avec ce numéro, il n’y a pas de risque de représailles. […] C’est le cumul d’informations qui permettra de verrouiller l’affaire», avance-t-elle.

«Ça fait mal au cœur pour les commerçants»

Il faut attendre le 9 février pour les deux premiers incendies criminels de l’année à Saint-Laurent. Un premier incendie provoqué par un objet incendiaire a éclaté dans un restaurant sur le boulevard Marcel-Laurin, à proximité du boulevard Thimens, vers 3h10. Un autre événement non loin du premier s’est ensuite produit vers 3h50. Les policiers n’ont cependant pas pu confirmer de lien entre les deux événements.

En outre, notons qu’un mois plus tôt, dans la nuit du 8 janvier, des coups de feu visaient un restaurant du boulevard Côte-Vertu, établissement qui avait visé par des cocktails Molotov en automne 2022.

Depuis, des faits divers similaires se sont produits de manière plus fréquente. Le 13 février, à l’angle de la rue Deslauriers, près du boulevard Lebeau, le 16 février, rue McCaffrey, le 24 février sur la rue Benjamin-Hudon; le 7 mars , un commerce du chemin Bois-Franc le 14 mars, puis un bâtiment commercial de la rue Lebeau, le 19 mars.

Ça fait mal au cœur pour les commerçants. Ils font de gros efforts surtout après la pandémie. C’est dur de voir leur bâtisse brûler 

Marwah Rizqy, députée de Saint-Laurent

Les élus ne veulent cependant pas sombrer dans le fatalisme. «Les incidents qu’on vit actuellement sont très précis, isolés, et pour autant répétitif mais pas nécessairement source de danger pour la population résidentielle», estime le maire DeSousa. La députée de Saint-Laurent renchérit: «On prend ça très au sérieux. Ça ne nous ressemble pas et on ne veut pas que ça nous ressemble.»

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