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En raison de la «surinflation», des festivals pourraient compter moins de scènes

Le Festival international de jazz se tient à la place des Festivals. Photo: Archives Métro

À Montréal, une des villes qui accueille le plus de festivals au monde, des organisateurs s’inquiètent des pertes de sources de revenus alors qu’ils doivent faire face à une inflation spectaculaire. Rassemblés dans le Regroupement des évènements majeurs internationaux (RÉMI), ils sonnent l’alarme.

«Il y a eu une déstructuration de l’industrie [de l’évènementiel] avec la pandémie, des métiers spécifiques se sont raréfiés et les coûts ont donc explosé», avance le PDG du RÉMI, Martin Roy, à la veille de la reprise de la saison estivale des grands évènements.

«Au sein du RÉMI, la hausse des coûts était en général d’environ 25% lors de la saison 2022», s’inquiète le dirigeant de ce rassemblement qui regroupe des festivals bien connus du Québec, dont plusieurs situés à Montréal, comme l’Igloofest, Osheaga, les Francos ou encore le Festival international de jazz.

Plus de subventions ?

Si M. Roy ne voit, pour l’instant, aucun des évènements majeurs qu’il représente couler et disparaitre, il prévient que le nombre de scènes de certains festivals pourrait être réduit. Le PDG du RÉMI s’alarme qu’il s’agisse d’une «surinflation», qui est bien au-delà de ce que vit la population générale à l’épicerie.

Et pourtant, il ne s’agit pas du seul souci pour le secteur de l’évènementiel. Les revenus et les financements des évènements majeurs ne combleraient pas les besoins. Les subventions – qui représentent en moyenne 16% du financement des festivals – ne sont pas forcément suffisantes et le RÉMI demande aux paliers de gouvernement d’indexer celles-ci.

Par exemple, un fonds alloué par le fédéral est toujours basé sur des critères de 2008, établis par le gouvernement Harper, et pourrait être retranché de 8 M$ en 2024, en raison de la fin de l’aide ponctuelle pandémique. Ottawa devrait mieux indexer ses subventions, réclame le RÉMI.

De plus, les festivals du Quartier des spectacles vivaient déjà certaines difficultés financières avant la pandémie. Le redéveloppement du secteur dans les années 2000 et 2010 a amené l’émergence de restaurants et de bars qui ont fait baisser les revenus liés à la vente de boissons et de nourriture.

D’autres revenus ?

Les organismes de l’évènementiel réfléchissent donc à aller chercher de nouveaux revenus autonomes. Sans faire payer l’entrée du grand nombre de festivals gratuits, sur lesquels reposent le modèle montréalais de l’évènementiel, l’installation de gradins avec des places assises et à l’accès payant pourrait être envisagé pour ces grands évènements.

Pour les festivals payant, les prix à la billetterie et aux comptoirs alimentaires ont déjà augmenté pour faire face à cette inflation, justifie Martin Roy. En 2019, une passe 3 jours pour Osheaga coutait 325$. Ce prix est aujourd’hui à 375$, en hausse de 15,4%.

Si les festivals du RÉMI ne sont pas près de disparaitre, la situation des petits festival n’est pas forcément similaire, croit le PDG du rassemblement. Il note tout de même que des plus petits évènements naissent et meurent chaque année. Si un évènement majeur international venait à être en difficulté, il y aurait une importante mobilisation, pense M. Roy.

Notons qu’un des grands évènements estivaux de Montréal, le Heavy Montréal, qui regroupait plus de 70 000 spectateurs avant la pandémie, n’a pas repris depuis sa dernière édition en 2019. Précisons que le Heavy Montréal ne fait pas parti du RÉMI.

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