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La rue Saint-Hubert «sacrifiée» pour la piétonnisation de l’avenue Mont-Royal

Photo: Gracieuseté / Geneviève Savard

La rue Saint-Hubert, qui sert de voie de transit à longueur d’année, voit sa situation aggravée par la piétonnisation de l’avenue Mont-Royal au détriment de la quiétude de cette petite rue résidentielle et de la sécurité de ses résidents. Entre le blocage de la rue par des véhicules trop larges qui tentent de se frayer un chemin, des voitures stationnées accidentées et des «concerts de klaxon», les résidents de la rue Saint-Hubert craignent qu’un accident grave survienne si aucune solution urgente n’est mise en place.

Mardi matin, la rue St-Hubert ressemblait plus à un grand boulevard qu’a une rue résidentielle où règne la quiétude. Face au défilé de camions et de voitures, les citoyens de cette petite rue étroite se retrouvent sans solution.

Ils dénoncent une mauvaise planification de la piétonnisation et l’absence d’ajustements au fil des années par l’administration du maire Luc Rabouin, ce qui met directement en danger leur sécurité et dégrade leur qualité de vie.

«On espère qu’il n’arrivera rien de grave, mais c’est évidemment ce qu’on redoute, explique Geneviève Savard, une résidente de la rue Saint-Hubert. J’ai vu une de mes voisines être frôlée par un véhicule… C’est extrêmement dangereux! Il y en a qui sortent leur enfant de la voiture, le camion passe et manque d’arracher la porte.»

Devant l’absence d’amélioration et de mesure efficace d’atténuation, un groupe de citoyens a envoyé une mise en demeure aux élus du Plateau-Mont-Royal pour qu’ils bloquent rapidement l’accès de la rue au niveau de l’avenue Mont-Royal. À moyen terme, les résidents demandent l’inversion d’un sens unique sur une petite portion de la rue afin de bloquer la circulation de transit et le passage des poids lourds.

Mme Savard déplore que la Ville n’ait pas été en mesure de «transmettre le message» aux applications de navigation comme Google Maps et Waze qui continuent de proposer à leurs utilisateurs de transiter par la rue Saint-Hubert.

En mars dernier, 256 personnes ont signé une pétition pour demander au conseil d’arrondissement d’installer des dos-d’âne, bonifier la signalisation pour interdire l’accès aux poids lourds. Ils ont par ailleurs créé un groupe Facebook qui documente la situation grâce à de nombreuses vidéos et photos à l’appui.

Pour les résidents qui tentent de trouver des mesures alternatives en se stationnant avec les deux roues sur la bordure du trottoir afin d’éviter de perdre un rétroviseur, la facture est salée et s’élève à 175$.

«On a l’alternative de mettre la voiture vraiment dans la rue et on risque de se voir briser la voiture ou bien on revit des contraventions, explique Raymond Pagé qui a reçu deux contraventions. Ou on les paie, ou bien on prend le risque de laisser la voiture sur le bord de la rue et, jusqu’à présent, ça nous a coûté une fois 12 000$, l’autre fois 5 000$ plus le miroir une première fois».

M. Pagé craint qu’à la longue, ses assurances ne cessent de l’assurer à cause des réclamations qui s’additionnent.

Des mesures existantes inefficaces

L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a tenté d’atténuer la situation par l’installation de bollards au croisement des rues Saint-Hubert et Marie-Anne afin d’envoyer un signal clair aux gros camions. Des panneaux de signalisation lumineux ont aussi été installés au coin de la rue Rachel.

Une demande a aussi été effectuée auprès du poste de quartier pour accroître la surveillance policière dans le secteur. L’Arrondissement a demandé qu’une étude de circulation et d’impact soit faite pour améliorer les enjeux de la piétonnisation, mais les conclusions se font encore attendre.

La conseillère de la Ville dans Le Plateau-Mont-Royal, Marie Plourde, dit comprendre les enjeux que vivent les résidents et accuse un parc automobile qui croit en importance et en volume ce qui augmente les problématiques des rues étroites. Elle soutient que le retrait d’une voie de circulation serait une solution temporaire qui éviterait ces accrochages.

«La solution à très court terme c’est l’arrivée de dos d’ânes temporaires c’est sûr que ça va diminuer la course des voitures et ça va aussi dissuader certains camions, explique l’élue. Si on voulait avoir une action rapide pour diminuer les accrochages, ça serait le retrait de stationnements d’un côté plus l’ajout des dos d’ânes, ça éliminerait tout de suite le problème.» 

Geneviève Savard qualifie de «mauvaise bonne idée» la suppression d’une voie de stationnement pour agrandir l’accès aux véhicules.

«C’était comme ça avant et c’était le boulevard, donc il ne faut pas rendre notre plus accueillante à la circulation de transit, ça augmente la vitesse et ça augmente le nombre de camions», ajoute-t-elle.

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