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Montréal s’inquiète du projet de pipeline d’Enbridge

La Ville de Montréal, accompagnée de représentants d’organisations citoyennes et écologistes, a réitéré son inquiétude par rapport au projet de renversement et d’augmentation du flux du pipeline d’Enbridge.

Dans sa partie québécoise, le pipeline traverse la rivière des Outaouais, une source d’approvisionnement en eau potable pour plus de deux millions de personnes habitant la région de Montréal.

«Malheureusement, la compagnie Enbridge n’a pas, à ce jour, démontré qu’elle est en mesure de mettre en pratique une saine gestion des risques», a déclaré Josée Duplessis, présidente du Comité exécutif de la Ville, préoccupée par les ressources en eau potable des Montréalais.

Les élus montréalais avaient demandé en avril dernier au gouvernement du Québec de réaliser une étude d’évaluation environnemental sur le projet. Mme Duplessis a réaffirmé cette volonté.

Selon elle, le mandat des audiences de l’Office national de l’énergie (ONÉ) est trop limité et Montréal n’a pas les compétences suffisantes pour évaluer tous les aspects du projet.

«Ce pipeline existe depuis 38 ans et transporte du pétrole, mais à ce jour la compagnie et la Ville n’ont pas de plan d’urgence conjoint, a déploré Mme Duplessis, soulignant que la quantité de pétrole transportée risque d’augmenter. La compagnie nous a finalement remis des documents en juillet, mais il n’y a pas de vrai plan d’urgence.»

Elle craint aussi que l’augmentation des importations de pétrole, dont une partie proviendra des sables bitumineux, noircisse le bilan des gaz à effets de serre de la métropole.

C’est aussi ce que soutient le directeur principal d’Équietrre, Steven Guilbeault: «parce qu’il va permettre l’arrivée au Québec de pétrole issu des sables bitumineux, ce projet va contribuer à une augmentation importante des émissions de GES de la Ville de Montréal».

«La compagnie Enbridge fait fi des risques inhérents à un oléoduc vieux de 38 ans. Durant les diverses rencontres que nous avons eues avec ses représentants, nous n’avons jamais eu le sentiment qu’elle veut coopérer sainement et franchement», a pour sa part affirmé Patricia Domingos, la mairesse de Sainte-Justine-de-Newton, en Montérégie.

Pour Patrick Bonin, directeur chez Greenpeace, Québec doit agir rapidement s’il veut avoir le temps nécessaire pour prendre une décision éclairée avec ses propres conclusions. «C’est un reflet du train à deux têtes qu’est le PQ, avec d’un côté ceux qui favorisent le développement à tout prix et ceux qui sont conscients de l’environnement, a-t-il indiqué. Le gouvernement a été assiégé par les lobbyistes.»

Les audiences publiques de l’ONÉ débuteront le 8 octobre à Montréal.

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