Pierre Lapointe: Kaléidoscope pop d’une bizarrerie totale
Pierre Lapointe présente le vidéoclip de la chanson L’étrange route des amoureux.
La semaine dernière, j’ai eu le privilège d’animer une discussion lors des rencontres de l’ADISQ portant sur l’avenir du vidéoclip. Les panélistes, américains pour la plupart, étaient d’avis que le clip demeurait dans un avenir proche l’outil de prédilection pour disséminer la musique, pour peu qu’on arrive à générer assez de buzz.
À peu près au même moment, soit le 1er avril dernier, une étrange petite vidéo a commencé à apparaître sur les réseaux sociaux des journalistes culturels québécois, qui se sont empressés de le «retweeter» avec un mélange d’enthousiasme et d’étonnement. Le chanteur Pierre Lapointe disséminait, avec un plaisir apparent, un miniclip le montrant en train de «frencher» goulûment Michèle Richard, dans un décor évoquant celui de la défunte émission Garden Party.
Il ne fallut que quelques jours pour comprendre que ce petit buzz aux allures de poisson d’avril était en fait un teaser destiné à mousser la sortie du clip de L’étrange route des amoureux, le plus récent extrait de l’album Punkt.
Si Lapointe nous avait déjà montré son côté givré et sa nette propension à l’absurde avec le coloré Plus vite que ton corps, ce nouveau clip pousse la bizarrerie à des niveaux inégalés.
Réalisé par la joyeuse bande des Appendices (probablement l’émission la plus drôle et la plus décalée jamais présentée sur les ondes de Télé-Québec), ce kaléidoscope pop démontre à ceux qui en doutaient encore que Pierre Lapointe, malgré ses nettes tendances romantico-tragiques, est un drôle de pistolet.
Après une intro obséquieuse livrée par la grande Michèle Richard (qui décide de rebaptiser Lapointe du nom de Tino Valentino), on plonge tête baissée dans un univers ludique où un Lapointe protéiforme se balade dans des décors de jeux vidéo, danse comme un perdu sur un fond psychédélique et se fait accompagner par un organiste enthousiaste.
Entre kitsch sixties et images de qualité VHS des années 1980, on a l’impression d’assister au premier trip d’acide d’un caniche sur une planète encore inconnue. Après avoir vécu ce trop court voyage dans l’univers délirant de Lapointe et des Appendices, on n’a qu’une seule envie: y remonter illico pour un autre tour de manège.
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Retrouvez Nicolas Tittley à l’émission Haut-parleurs, le mercredi à 20 h 30, à MusiquePlus, ainsi qu’à Cliptographie et à MusiMax illustré, à MusiMax.