État de siège pour les députés

Au lendemain de la fusillade survenue au Parlement à Ottawa, la députée de Honoré-Mercier, Paulina Ayala, était fidèle à son poste en participant à une activité de sa circonscription. Elle a accepté de revenir sur les tragiques événements de la veille qui ont conduit au décès du caporal Nathan Cirillo.

La députée se trouvait en caucus en compagnie de ses collègues du Nouveau parti démocratique (NPD) lorsque des détonations ont été entendues. Le tireur venait alors de passer devant la salle de réunion où étaient réunis les députés néo-démocrates.

Des agents de sécurité ont avisé les députés de demeurer à l’intérieur de leur salle et de se dissimuler sous les tables à leur disposition.

Quelques instants plus tard, les agents de sécurité sont revenus pour les transférer dans un endroit sécuritaire. Les députés ont été escortés et amenés dans différentes salles du Sénat.

Ils ont ainsi été confinés à l’intérieur durant une dizaine d’heures. Ce n’est que vers 22 h 30 que Mme Ayala et ses collègues ont pu quitter les lieux.

Durant l’état de siège, les politiciens n’ont pas cédé à la panique. Au début, ils ne savaient pas trop ce qui se passait et ils n’avaient aucune idée de l’ampleur des événements.

Ce n’est que dans leur salle sécurisée qu’ils ont pu prendre connaissance de l’état de la situation en suivant le déroulement de la journée à la télévision.

« Nous étions 70 dans une salle qui pouvait accueillir une trentaine de personnes. Nous étions à l’étroit sans commodité. Nous devions demander la permission pour aller à la salle de bain. Tout était contrôlé. Le moral était tout de même bon », indique la députée.

Cette dernière a pu faire un court appel à son bureau de circonscription pour leur donner des nouvelles.

« Je leur ai demandé de dire à mes enfants que je les aimais et que j’étais en sécurité. »

Sur la page Facebook de la députée, les messages d’encouragement et d’amour fusaient de toutes parts. Des mots qui ont fait chaud au cœur de la principale intéressée.

« Un événement comme celui-là est une belle occasion de réfléchir à beaucoup de choses. J’ai pris conscience de l’ampleur du travail à faire pour travailler pour la paix.

« J’ai le privilège de pouvoir influencer les décisions que le gouvernement prend et je compte bien poursuivre mes actions. Il faut redoubler d’efforts pour que la paix l’emporte et ne pas faire place à la haine. »

Dire que tout se déroulera normalement à son retour à Ottawa, comme si rien ne s’était passé, serait mentir, souligne Mme Ayala. La vigilance sera de mise pour plusieurs semaines encore. Mais en aucun temps, le terrorisme ne doit l’emporter sur la démocratie, insiste-t-elle.

Née dans un pays et à une époque où la dictature était omniprésente au Chili, Mme Ayala est à même de constater la chance que les Canadiens ont de pouvoir vivre en toute liberté.

Elle espère que les récents événements ne viendront pas troubler cette liberté et entend travailler pour qu’il en soit ainsi.

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