Cette semaine, on craque pour: Iris, Kandle et Félix Dyotte, Le mirage…
Cette semaine, on craque pour… Iris au cinéma du Parc, Kandle et Félix Dyotte, Irrational Man, Mr. Robot, Ça change pas le monde, Libertines – Back et Le mirage.
1. Iris
Le dernier documentaire du défunt Albert Maysles sur la passionnante icône new-yorkaise de 93 ans Iris Apfel n’est pas une simple rencontre avec l’excentrique fashionista. C’est une immersion dans l’univers exubérant d’une femme qui a su imposer sa vision avant-gardiste en matière de look et son esprit créatif encore si vif. On voit ce tourbillon de couleurs, caché derrière ses grosses lunettes rondes, chiner dans Manhattan ou ailleurs sur le globe, accompagnée de son mari centenaire. Un couple exceptionnel qui nous rappelle qu’on n’a qu’une seule vie et qu’il faut oser la vivre en adéquation avec qui l’on est. À voir impérativement demain à 17 h au Cinéma du Parc. anicée lejeune
(Anicée Lejeune)
2. Kandle et Félix Dyotte
La voix voilée de la Vancouvéroise Kandle se marie à merveille à celle de l’ancien membre du groupe Chinatown à l’occasion d’une reprise de la ballade mélancolique de Françoise Hardy Effeuile-moi le cœur. Félix Dyotte, qui a lancé son premier album solo cet été, multiplie les bonnes idées de collaboration. Son clip pour la chanson Avalanches, réalisé par Monia Chokri et dans lequel figure Évelyne Brochu,était déjà un vrai bijou. (Émilie Bergeron)
3. Irrational Man
Dans le nouveau Woody Allen, Irrational Man, Joaquin Phoenix incarne de façon convaincante Abe Lucas, un prof de philo apathique, qui boit pour oublier son existence brisée et qui prévient ses étudiants que la philosophie ne s’applique pas à la vraie vie; qu’elle n’est que masturbation intellectuelle. Abe retrouvera toutefois une raison de vivre, au hasard d’une conversation épiée. Mettant aussi en vedette Emma Stone, Irrational Man est une jolie fable sur la morale, sur le pouvoir de l’action et de ces choses qu’on ne peut pas contrôler. Une chouette comédie d’été aux touches noires. (Andréanne Chevalier)
4. Mr. Robot
Le credo d’Elliot, personnage impeccablement incarné par Rami Malek, c’est «F**k Society». Il ne comprend pas pourquoi Steve Jobs est adulé, il hait ces puissants qui «se prennent pour Dieu», il déteste les réseaux sociaux. Ingénieur en cybersécurité le jour, il remonte sa capuche le soir pour chasser les mauvais citoyens, ceux qui profitent de la pédopornographie ou trompent leur femme. Jusqu’à ce qu’une équipe de hackers le recrute pour s’attaquer à plus gros: une multinationale… La série-thriller Mr. Robot est une belle surprise de l’été, qualifiée par plusieurs de la tentative la plus réaliste de mise en scène de l’univers des hackers. À Showcase ou sur iTunes. (Baptiste Barbe)
5. Ça change pas le monde!
C’est du théâtre d’été dans le sens le plus pur du terme, avec une montagne de quiproquos qui provoquent des éclats de rire grands comme ça. Mise en scène avec énergie par Roger Léger, cette comédie signée Luc Boucher et Dominic Quarré raconte l’histoire d’un homme qui, après un accident de travail (lire : il est tombé en bas de sa chaise), commence à embêter tout son entourage. Solide. Le tout est porté par une bande d’acteurs des plus dynamiques, dont Louis-Olivier Mauffette en fils nono et Denis Houle, magnifique en mononcle nerveux au jeu physique élastique. La scène où il doit affronter son despote de frère qui le tue du regard, tandis qu’il se contorsionne dans le divan et se lève à contrecœur, poussé par les autres membres de sa famille, vaut à elle seule le détour au Théâtre des Cascades. À voir d’ici le 22 août. (Natalia Wysocka)
6. Gunga Gin
Alors, vous les comptez? Les jours jusqu’à la sortie de Anthems for Doomed Youth, l’album réunion des Libertines? Probablement pas, à moins que vous soyez aussi maniaque que nous (21!) Avouez quand même que la réconciliation de Barât et Doherty tient du miracle. Surtout quand on sait les difficultés que le grand Pete a traversées et dont il fait état dans le nouveau single, Gunga Din. Une pièce qui a divisé les fidèles, avec sa lead guitar typique Libs et sa basse et sa guit rythmique reggae… mais qu’on joue perso sur «répète». Car c’est bien l’essence du quatuor britpop qu’on y retrouve: le chœur entraiîant, les textes faisant état d’une existence moche qu’on est quand même assoiffé de vivre, le fuck it, le cri guttural. Bon retour, les garçons. (Natalia Wysocka)
7. Le mirage
On sort du Mirage de Ricardo Trogi et Louis Morissette avec des images imprégnées dans le cerveau, comme un album photo de déprime totale. Il y a le p’tit tableau avec les activités des enfants inscrites à la craie (t’oublies pas le soccer, t’oublies pas le piano), les plats surgelés de Jenny-Bonnie Craig, et cet extracteur à jus, énième bébelle qui encombre une vie dont tout bonheur a été évacué…. Il y a aussi cet homme éreinté qui fait du surplace, dans sa vie comme sur son tapis stationnaire, nez contre la porte de son garage. Et cet ami, étendu dans son spa, verre de Beringer (45 piasses la bouteille) à la main qui constate que ben oui, en plus de ça, il faudrait bien «un chalet pour relaxer». Sans oublier cette engueulade monstre d’un couple sur le bord d’une piscine envahie d’animaux gonflés, comme un pied de nez à l’amour qui pffffeeeee, lui, se dégonfle et disparaît. Mémorable. (Natalia Wysocka)
On se désole pour…
Le retour des vieux concepts
Le Ti-Mé Show, Les pays d’en haut et maintenant le retour de Piment Fort: visiblement, nos chaînes télé manquent d’inspiration ou empruntent la voie de la facilité, ces temps-ci. Avec tous ces jeunes créateurs de talent qui sortent des écoles chaque année, n’y a-t-il vraiment pas de meilleures idées qui leur sont présentées que de ramener à l’écran de vieux personnages ou de vieux concepts épuisés? S’asseoir dans le confort, dans le succès (quasi) assuré par la nostalgie, c’est loin d’être digne d’une culture télévisuelle prometteuse. Comment peut-on innover et enrichir notre télévision avec les ruines du passé? (Laurence Houde-Roy)