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À vos cas: du témoignage au reportage

Photo: Yves Provencher/Métro

Animée par Julien David-Pelletier, l’émission À vos cas revient sur les ondes de MAtv avec ses débats, ses analyses de questions juridiques, son segment comique qui fait office de «droit pour les nuls» désormais signé par Fred Dubé, et son titre… «Je sais qu’il y a un jeu de mots, remarque l’humoriste. Mais je ne l’ai encore jamais compris…Oooooh, le légume!»

Depuis l’an dernier, quelques trucs ont changé dans la vie de Julien David-Pelletier. Il a été nommé directeur général de la clinique juridique Juripop, qu’il a cofondée. Il a passé son Barreau. Et il est de retour, pour une seconde saison, dans le classe costume de l’animateur d’À vos cas, émission d’affaires juridiques présentée sur les ondes de MAtv.

Lorsqu’on visite le plateau en ce jour de tournage, le maître (de cérémonie et tout court) est accompagné de ses collaborateurs, Me Rachel Chagnon et Me Frédéric Bérard, qui s’occupent de la portion débat de l’émission, Question de principe, et de l’humoriste Fred Dubé, qui propose les capsules drolatiques. Le décor semble plus chic, tout comme le cardigan que porte Julien. Wow, c’est vraiment beau! qu’on lui dit. Mais… vous avez quand même gardé le titre de l’émission? À vos cas? Malgré les… comment dire… quelques blagues qui ont été faites à son sujet, notamment par l’ex-chroniqueuse humoristique Léane Labrèche-Dor? (Rassurez-vous: aucun lien entre le «ex» et les jokes sur le titre.) «Oui, en effet, en effet, sourit Julien. On s’est dit qu’on s’assumerait!» Très bien.

À quel point êtes-vous vraiment contents de revenir?
Julien D.-P. : On est TRÈS contents de revenir. Surtout avec du nouveau monde! Je crois qu’on a fait un «step-up», pris une marge de plus. La saison dernière, on était dans les témoignages de citoyens; cette fois, on est davantage dans les reportages. Ce qui fait en sorte qu’on a beaucoup plus d’espace en studio pour débattre de l’enjeu qui est traité.

Un enjeu comme…?
Julien D.-P. : On a choisi de parler des changements dans notre économie; notamment celle du partage. On va donc traiter de Airbnb, de UberX, de Spotify… De toutes les métamorphoses que ça amène.

Parlez-nous de l’arrivée (échevelée) de Fred Dubé.
Julien D.-P. : Ce que j’aime de son humour, c’est que c’est très incisif en matière de politique.

Fred, votre avis sur la question?
Fred Dubé : Moi, je suis là pour faire une introduction, un résumé, un aide-mémoire des sujets abordés. Parfois, une blague, ça résume bien un débat. Je vois mon rôle comme «une introduction lubrifiée».

Quand vous avez lancé votre émission en 2014, vous disiez le faire afin de «rendre le droit plus accessible». Est-ce toujours cette même idée qui vous guide?
Julien D.-P. : C’est toujours ça qui nous guide, oui, mais désormais, on traite davantage de la façon dont les enjeux affectent la société en général. On a gardé l’aspect humain, mais on le met plus en contexte. Dans un contexte social, politique, économique…
Frédéric Bérard : Il y a aussi plus d’opinion dans notre chronique. L’an dernier, je vulgarisais des grands arrêts, des grandes causes. Cette année, avec Rachel, on est plutôt dans la discussion.

Est-ce parce que vous vous êtes rendu compte que les gens sont plus éduqués à propos du droit que vous le croyiez? Que vous aviez moins besoin de vulgariser et que vous pouviez davantage débattre?
Me Bérard : Je pense que le droit ne sera jamais suffisamment vulgarisé, compris, expliqué et enseigné. L’objectif de cette émission, c’est justement ça. Et ce n’est pas tant monsieur et madame Tout-le-monde qui ont besoin de connaître les règles de droit que les politiciens et les journalistes, à mon avis!
Rachel Chagnon : Une chose que je trouve intéressante, dans notre segment, c’est qu’on lève le voile sur beaucoup de préjugés que les gens entretiennent à l’égard du droit. Que le droit est neutre, objectif, désincarné. Ce qui est bien, c’est de le rendre incarné. D’expliquer les gens qui sont derrière. C’est super important!

Donc… le droit n’est pas objectif?
Me Chagnon : Écoutez… grande nouvelle! (Rires)
Julien D.-P. : Moi, je le suis, donc je ne pourrai me prononcer! (Rires)

Que diriez-vous à des gens réfractaires pour les inciter à regarder votre émission?
Me Bérard : Je peux le dire? Je trouve que dans notre segment, Question de principe, on a vraiment un show de gauchistes cette année. Donc, si vous ne l’êtes pas, c’est parfait. Regardez l’émission… et haïssez-nous. (Rires)

Vous qui êtes des gens occupés, qui avez des tonnes de projets, qu’est-ce que ça vous apporte de participer à À vos cas?
Me Chagnon : Ça me rend personnellement fière parce que c’est une émission faite par d’anciens étudiants…
Me Bérard : Moi?!
Me Chagnon : Non, pas toi! Je parle, entre autres, de la personne centrale. Julien. C’est quelque chose, vraiment, de voir, comment ils ont évolué dans leur réflexion! De voir qu’ils ont gardé leurs valeurs, qu’ils n’ont pas été désabusés. Je trouve ça vraiment extraordinaire.
Julien D.-P. : Moi, ça me donne la possibilité de propager la mission de Juripop sur un autre plan, de faire faire une prise de conscience par rapport à l’importance de l’accès à la justice. Il y a aussi l’aspect de la créativité. J’aime beaucoup travailler avec du monde créatif.
Me Bérard : Je le fais pour pouvoir continuer à essayer de passer certains messages sur l’importance de la règle de droit.
Fred Dubé : Moi, je trouve ça le fun. C’est comme un retour de balancier. Habituellement, c’est les humoristes qui sont traités comme des vedettes. Là, les vraies vedettes, ce sont les avocats, les spécialistes. Et moi, je suis là pour les mettre en valeur. Pour mettre du rouge à lèvres sur les sujets…
Me Chagnon : … et des paillettes…
Me Bérard : … et du piquant…
Fred Dubé : C’est ça. Moi, je suis les paillettes et le piquant. Ou, si vous préférez, le G-string et le Tabasco.

À vos cas
Sur les ondes de MAtv
Les mardis à 21h30

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