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L’ONU découvre de nouvelles agressions sexuelles en Centrafrique

Associated Press - Associated Press

GENÈVE, Suisse — Le responsable des droits de la personne au sein des Nations unies a révélé vendredi que son personnel a récemment découvert six nouvelles agressions sexuelles qui auraient été commises contre des enfants par des militaires européens déployés en République centrafricaine.

Le bureau de Zeid Raad al-Hussein a dit qu’une équipe onusienne a rencontré cinq fillettes et un garçon qui affirment avoir été agressés par des soldats membres des missions de l’Union européenne et de la France.

Ces agressions auraient été commises dans un camp de réfugiés près de l’aéroport de Bangui.

Trois fillettes ont raconté à l’ONU que leurs agresseurs étaient possiblement membres du contingent fourni à l’UE par la Géorgie. Une fillette de sept ans et un garçon de neuf ans ont dit avoir été agressés par des militaires français qui participaient à l’opération Sangaris.

La fillette de sept ans, qui serait la plus jeune victime identifiée à ce jour, aurait posé des gestes sexuels en échange d’eau et de biscuits.

Une autre fillette prétend avoir été agressée par des soldats originaires d’un pays européen qui n’a pas été identifié, mais «d’autres corroborations sont requises dans cette affaire».

Ces agressions présumées auraient été commises en 2014 mais n’ont que récemment été rendues publiques.

La France, l’ancienne puissance coloniale en Centrafrique, a déployé des milliers de militaires dans ce pays à la fin de 2013 pour mettre fin aux violences entre chrétiens et musulmans. Une mission de l’Union africaine entamée en avril 2014 et été remplacée par la mission onusienne cinq mois plus tard, et la mission européenne a pris fin en mars 2015.

«Ce sont des accusations extrêmement graves et il est impératif que ces allégations fassent l’objet d’une enquête complète et urgente, a dit M. Zeid par voie de communiqué. Nous assurerons un suivi étroit de ces dossiers et de tout autre qui pourrait faire surface pendant que l’équipe de l’ONU poursuit son enquête sur le terrain.»

L’ONU peut colliger et publier les allégations, mais il revient aux États de poursuivre les suspects.

Le garçon et la fillette qui disent avoir été agressés par des soldats français prétendent que d’autres enfants ont subi le même sort.

Des Casques bleus de l’ONU sont aussi mis en cause, mais on ne dispose pas de plus de détails.

Un porte-parole de M. Zeid, Rupert Colville, a expliqué aux journalistes que des soldats provenant d’une «dizaine de contingents» ont maintenant été éclaboussés par des allégations d’inconduite sexuelle, mais qu’il est difficile d’estimer combien de militaires individuels sont impliqués.

«Mais il est très évident que c’était répandu (en Centrafrique), a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Ce n’est clairement pas la dernière fois dont nous en parlons, malheureusement.»

L’Union européenne a promis sa pleine collaboration aux enquêteurs onusiens.

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